Le président dominicain Luis Abinader a annoncé la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes à partir de vendredi 15 septembre à 6 heures du matin ce vendredi, rapporte des médias dominicains. Le vice recteur de l’Université Publique du Nord’Est, le professeur Maismy Mary Fleurant voit en cette décision un manque de respect à l’égard des autorités haïtiennes engagées dans des pourparlers avec leurs homologues dominicaines.
Alors que les délégations des deux pays se réunissent au local du ministère des Affaires extérieures de la République dominicaine à la recherche d’une solution durable à la crise découlant de la construction du canal, le président Luis Abinader a ordonné la fermeture de toutes les frontières avec Haïti. Le chef de l’État dominicain a fait cette déclaration ce jeudi lors d’une visite dans un camp de l’armée pour y livrer des matériels militaires, raporte Listin Diario.
« À partir de 6 heures du matin ce vendredi, toute la frontière de la République dominicaine, tant terrestre, maritime et aérienne, sera fermée. Selon les informations que nous avons fournies, le Conseil national de sécurité et la planification qui a été réalisée. En ce sens, le ministère de la Défense est déjà prêt, l’armée, la marine et l’armée de l’air sont prêtes à se conformer à cette disposition », a-t-il déclaré.
Toutefois, il exprime sa volonté de poursuivre les négociations avec Haïti tout en rappelant la faiblesse des autorités qui, dit-il, n’ont pas le contrôle du territoire haïtien.
« Quoi qu’il en soit, nous poursuivons les conversations avec le Gouvernement haïtien , mais comme vous le savez, le Gouvernement haïtien lui-même a un problème de contrôle sur son territoire et s’il y a des choses incontrôlables là-bas, elles le seront pour le Gouvernement haïtien, mais ils ne sera pas incontrôlable pour le gouvernement de la République dominicaine », a-t-il ajouté.
Avec cette décision, les deux jours de discussions ne sont qu’une perte de temps pour la délégation haïtienne qui n’a pas encore communiqué sur les points discutés et sur les dernières évolutions du dossier.
Intervenant au journal 4è de Radio Kiskeya ce jeudi, le vice recteur de l’Université Publique du Nord’Est, le professeur Maismy Mary Fleurant estime que la décision de la République dominicaine de fermer toutes ses frontières avec Haïti est un acte d’hostilité qui risque d’aggraver le conflit.
Le professeur-chercheur critique le chef d’État dominicain qui assimile un simple conflit sur l’utilisation d’un cours d’eau à un problème de sécurité nationale. Il dit s’attendre à une décision ferme côté haïtien face à cette situation.
Par ailleurs, le vice recteur de l’Université Publique du Nord’Est, le professeur Maismy Mary Fleurant alerte sur les risques de réprésailles contre des ressortissants haïtiens vivant en République dominicaine et d’une crise humanitaire sur la ligne frontalière.
Il importe de souligner que les autorités dominicaines ont interdit l’entrée sur leur territoire à 9 personnalités haïtiennes favorables à la construction du canal sur la Rivière Massacre.
Il s’agit de l’ancien sénateur du département du Nord-Est d’Haïti, Wanique Pierre, l’ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales d’Haïti Ardouin Zéphirin, l’ancien sénateur Jacques Sauveur Jean , Jeantel Joseph, directeur de l’ANAP, du journaliste Luko Désir, de l’ancien Ministre des Travaux Publics, Transports Communications Nader Joaceus, de l’ancien sénateur haïtien du parti politique Lavalas et aussi ancien consul d’Haïti dans la province de Dajabón, Jean Baptiste Bien-Aimé.
L’on retrouve également Wideline Pierre et Caniiel Samson, désigné comme sponsor présumé de la construction du canal d’irrigation de la rivière Massacre.