L’Union des Normaliens et Éducateurs Haïtiens dénonce l’insécurité qui ravage le pays
Alors que l’année scolaire s’achève, le pays a récemment accueilli environ 121 000 candidats pour l’examen du baccalauréat 2024. Toutefois, cette situation soulève d’importantes préoccupations en raison d’une crise sociopolitique prolongée, caractérisée par la violence des gangs armés et un système éducatif déjà affaibli. La question qui se pose est la suivante : quelles mesures vont être prises pour accompagner ces nouveaux bacheliers ?
Les défis auxquels font face les jeunes Haïtiens sont d’une réelle gravité. Les établissements scolaires, fréquemment perturbés par les conflits engendrés par la violence des gangs, ont des difficultés à garantir un cadre d’apprentissage adéquat. De nombreux élèves ont été contraints d’abandonner leurs études en raison de la peur et de l’insécurité, plongeant ainsi un grand nombre d’entre eux, désireux de poursuivre leur formation, dans l’incertitude.
Les capacités d’accueil des établissements universitaires demeurent très limitées. En effet, bon nombre d’universités ne disposent pas des infrastructures adéquates pour accueillir un si grand nombre de nouveaux diplômés du baccalauréat. Cette situation engendre un véritable dilemme : comment assurer à ces jeunes l’accès à une éducation supérieure de qualité et à des opportunités professionnelles leur permettant de participer au développement de leur pays ?
Face à ce constat préoccupant, il est essentiel d’explorer des solutions novatrices. Les autorités éducatives et gouvernementales doivent envisager des stratégies visant à élargir l’accès à l’enseignement supérieur, notamment par le développement d’infrastructures nouvelles, l’accroissement du financement des universités ou la mise en œuvre de programmes de formation à distance.
L’importance de la formation professionnelle est primordiale, car elle offre aux jeunes des alternatives concrètes pour améliorer leur employabilité dans un marché du travail déjà saturé.
Il est par ailleurs crucial de renforcer le soutien psychologique afin d’aider les jeunes à surmonter les traumatismes liés à la violence qu’ils ont subis. En outre, les programmes d’éducation civique et de sensibilisation pourraient jouer un rôle déterminant dans la préparation de ces nouvelles générations à devenir des citoyens responsables et engagés.
À l’approche de l’accueil des nouveaux bacheliers, il est essentiel que tous les acteurs de la société civile, des institutions éducatives et du gouvernement s’unissent, de manière concertée, pour assurer un avenir prometteur à ces jeunes. Haïti ne peut se permettre de laisser échapper une génération riche de potentiel. La problématique ne se limite plus à la seule question du nombre de bacheliers, mais s’étend à la manière dont nous allons les accompagner vers un avenir prometteur.