Le président dominicain et des dirigeants politiques se réunissent autour de la crise haïtienne
Autrefois valorisée pour son authenticité et sa quiétude, la pratique traditionnelle de passer ses vacances à la campagne en Haïti semble progressivement disparaître. Elle est désormais remplacée par une combinaison de facteurs, incluant la peur, l’angoisse et le stress engendrés par l’insécurité persistante sur nos routes, ainsi que par le manque de ressources économiques et d’infrastructures adéquates dans les régions rurales. Parallèlement, l’urbanisation croissante pousse les jeunes à privilégier les divertissements modernes, les centres commerciaux, les fêtes et les destinations attractives.
Il était autrefois commun pour les citadins en Haïti de partir en vacances à la campagne, afin de se ressourcer dans un environnement naturel, familial et authentique. Cependant, la disparition progressive de cette tradition est le reflet de différentes réalités qui impactent les préférences de vacances des Haïtiens.
Selon les données les plus récentes, environ 60 % du territoire haïtien est sous le contrôle de gangs armés, qui exercent leur domination principalement sur les axes routiers nationaux menant vers les zones rurales. Ce contexte incite certains individus à limiter leurs déplacements et à se concentrer davantage sur la capitale. D’autres sont contraints par des difficultés économiques et sociales, ce qui restreint l’accès à ces zones pour de nombreuses familles haïtiennes.
L’urbanisation croissante du pays a également influencé les préférences des jeunes générations, qui sont maintenant attirées par les activités festives, les centres commerciaux, les bals et les destinations plus modernes et cosmopolites. Cette inclination pour les expériences urbaines et balnéaires s’explique en partie par le développement des infrastructures dans ces régions, offrant une gamme variée d’activités et de services adaptés à une clientèle recherchant divertissement et confort.
Toutefois, il convient de noter que ce changement vers des vacances plus urbaines et balnéaires n’est pas dénué de conséquences. En effet, le désintérêt pour la campagne peut conduire à une perte de connexion avec l’agriculture, les traditions rurales et le patrimoine naturel du pays. Les communautés rurales, qui reposent en partie sur le tourisme local, voient leur économie fragilisée par cette évolution des habitudes de vacances, menaçant ainsi leur mode de vie et leur identité culturelle.
Il est essentiel de tenir compte de ces diverses dynamiques afin de réinventer le développement du tourisme en Haïti. La préservation de la tradition de passer ses vacances à la campagne, tout en mettant en valeur les richesses naturelles et culturelles des régions rurales, pourrait favoriser un tourisme plus authentique, responsable et respectueux de l’environnement et des communautés locales.
En favorisant une combinaison équilibrée de séjours en ville, à la plage et à la campagne, Haïti pourrait proposer à sa clientèle une expérience variée et enrichissante, tout en préservant ses traditions et son patrimoine.