Haïti-crise : plusieurs écoles ferment leurs portes pour au moins une semaine
Plus d’une soixantaine de membres de la société civile appellent les autorités à prendre les dispositions nécessaires afin de permettre à la police nationale de mener des opérations en collaboration avec les Forces armées d’Haïti (FAd’H) en vue de combattre les gangs armés et rétablir la sécurité dans le pays. Une demande formulée dans un contexte où une mission d’évaluation du Kenya séjourne en Haïti depuis hier dimanche sur la possibilité d’un éventuel déploiement dans le pays.
Le climat sécuritaire du pays ne cesse de s’aggraver avec les gangs qui gagnent de plus en plus de territoire au détriment de la vie des citoyens.
La semaine du 13 août c’est le Sud-Ouest de la capitale, en particulier Carrefour-Feuilles qui a subi les assauts des individus armés perpétrant des pillages, exécutions sommaires, viols, incendies…
Face à cette situation, des citoyens issus de plusieurs organisations de la société civile dont des écrivains haïtiens de renom, d’anciens hauts fonctionnaires de l’État ( Premier ministre et ministre ), recteurs et professeurs d’université, ont à travers une déclaration publiée le 18 août, critiqué la passivité du gouvernement incapable de reprendre le contrôle de Port-au-Prince dont près de 80 % de sa superficie sont sous la coupe réglée des bandits.
« Nous tenons à rappeler que Carrefour-Feuilles et le Morne l’Hôpital livrés aux gangs provoquera irrémédiablement la perte rapide de ce qui reste de l’aire métropolitaine et des régions avoisinantes non encore sous le joug des bandes armées avec des chemins ouverts vers les villes importantes du Sud-Est comme Anse-à- Pitre, Marigot, Cayes-Jacmel et Jacmel », alerte les signataires de la déclaration.
Cette situation qui prévaut à Carrefour-Feuilles a déjà causé le déplacement forcé de près de 3000 déplacés internes dont 189 enfants et 13 nourrissons, des handicapés et des malades mentaux logés au lycée de Carrefour-Feuilles. De plus, environ 2000 déplacés internes dont 500 enfants sont hébergés au gymnasium Vincent, a l’ecole municipale Carl Brouard, au collège Leclerc Tertullien et au ciné Eldorado.
« Nous exigeons du Gouvernement haïtien qu’il mobilise toutes les ressources nécessaires au sein de l’Etat, en vue de permettre à la Police Nationale et aux Forces Armées d’Haïti, dans une action coordonnée avec la population, de mettre fin à la violence aveugle et sauvage des gangs armés sur l’ensemble du territoire national », poursuit le texte.
Notons cependant que le gouvernement depuis plus d’un an sollicite et attend encore l’intervention d’une force armée étrangère pour contrecarrer les gangs sans jamais se tourner vers l’armée haïtienne mobilisée sous l’administration du président Jovenel Moïse.