Échec de la mission de la CARICOM et les acteurs restent sur la corde raide
Le 12 novembre 2024, un arrêté présidentiel a officialisé la nomination du juge d’instruction Jean Wilner Morin en tant que Protecteur du citoyen par intérim. Cette décision, publiée le 13 novembre dans le Journal officiel Le Moniteur, a cependant plongé l’Office de la protection du citoyen (OPC) dans une situation confuse. Renan Hédouville, à la tête de l’institution depuis le 31 octobre 2017, refuse de céder sa place, invoquant des arguments juridiques.
Ce dimanche 17 novembre, M. Hédouville a signé une note au nom de l’OPC pour dénoncer des actes de vandalisme visant le bureau de médiation et de vulgarisation juridique à Delmas 33. Il a rapporté que des individus avaient pénétré dans les locaux, forcé la serrure de la porte principale, et remplacé celle-ci par une nouvelle. Selon lui, un constat judiciaire est attendu pour évaluer les dégâts, et une plainte a été déposée auprès de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Lors d’une conférence de presse organisée à Delmas, M. Hédouville a critiqué l’arrêté présidentiel qui désigne son successeur, le qualifiant de « scélérat » et dénonçant une atteinte à l’indépendance de l’OPC. Bien qu’il admette la fin de son mandat, il s’appuie sur la loi organique de mai 2012 régissant l’institution pour contester la légitimité de cette nomination intérimaire. Selon cette loi, seul le Parlement aurait le pouvoir de désigner un nouveau Protecteur du citoyen. En l’absence d’une telle décision parlementaire, il estime être en droit de rester en poste jusqu’à l’installation officielle d’un successeur.
Cette crise met en lumière des lacunes dans les processus de nomination et de gouvernance des institutions publiques. Alors que le pays traverse une période de turbulences politiques et sociales, la confusion autour de la direction de l’OPC souligne l’urgence d’une clarification juridique pour garantir l’indépendance et le bon fonctionnement de cette institution clé.