La décision unilatérale du président dominicain, Luis Abinader d’ordonner la fermeture de toutes frontières avec Haïti n’est pas sans conséquence sur l’économie de son pays. Selon l’économiste Enomy Germain, la République voisine perd 3 millions de dollars américains chaque jour en raison de l’arrêt des échanges commerciaux.
La crise née de la construction d’un canal sur la rivière Massacre par des membres de la population du Nord’Est, a poussé le Président Luis Abinader à fermer les frontières terrestres, maritimes et aériennes avec Haïti depuis le 15 septembre dernier. Comme on pouvait s’y attendre, cette décision n’est pas sans conséquence sur l’économie de son pays.
Dans son dernier numéro « d’ECONO PLUS » du jeudi 28 septembre 2023, l’économiste Enomy Germain a expliqué que la République dominicaine enregistre un manque à gagner avoisinant les 3 millions de dollars américains par jour à chaque fermeture temporaire de la frontière. Car, précise-t-il, Haïti est un partenaire commercial très important pour la République dominicaine.
Outre cette perte économique, la décision de fermer la frontière pourrait, selon le spécialiste, occasionner ce qu’il appelle la « cessation des activités » dans certaines entreprises qui produisent uniquement pour le marché haïtien depuis la partie est de l’île. Par conséquent, le taux de chômage va augmenter, prévient-il.
La fermeture de la frontière a des conséquences sur les deux pays, reconnaît le professeur qui rassure toutefois que celles d’Haïti sont moins importantes.
Bois, produits alimentaires, légumes, minéraux, produits pour la fabrication des vêtements, produits chimiques sont parmi les denrées qui proviennent de la République dominicaine, rappelle l’auteur du livre : « Pourquoi Haïti peut réussir ?»
La décision de fermer la frontière avec Haïti a fait couler beaucoup d’encre tant en République dominicaine qu’en Haïti. Cette mesure ne fait pas l’humanité en République voisine. Pour exprimer leur mécontentement, des producteurs dominicains ont annoncé une manifestation sur la frontière en vue de faire pression sur le gouvernement. Plusieurs figures de la classe politique ont annoncé leur participation à ce mouvement, dont l’ancien chef de l’État, Leonel Fernandez.