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Le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement donné son feu vert, ce lundi 2 octobre, au déploiement d’une force multinationale en Haïti. Le Conseil a adopté la résolution rédigée par les États–Unis et l’Equateur autorisant l’envoi de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) dans le pays.
Avec 13 voix pour et 2 abstentions, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté finalement, la résolution élaborée par les États-Unis et l’Equateur relative au déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité ( MMSS).
La grande majorité des membres du Conseil de Sécurité ont voté pour, à l’exception de deux pays ayant fait abstention en l’occurrence la Fédération de Russie et la Chine. Ces deux pays disposant du droit de Véto n’en n’ont pas fait usage et ont préféré jouer la carte de la neutralité. Leurs représentants disent comprendre l’urgence et l’ampleur de la situation qui sévit en Haïti.
Le représentant de la Fédération de Russie estime qu’il s’agit d’une décision à l’extrême qui demande une réglementation adéquate. Le diplomate russe dit croire aussi qu’il s’agit d’une décision prise à la hâte. Pour sa part, le représentant de la Chine auprès des Nations Unies, a souligné que cette mission ne doit pas durer éternellement.
À l’issue du vote, plusieurs pays ayant voté pour, ont exprimé leur satisfaction quant à l’adoption de la résolution à l’instar des États-Unis qui ont fait savoir que cette mission est nécessaire au rétablissement d’un climat sécuritaire apaisé. Cette mission qui devra travailler en étroite collaboration avec le Bureau Intégré des Nations-Unies, s’impliquera activement dans la lutte que mène Haïti contre les exactions des gangs armés, toujours selon le représentant américain.
Pour le Mozambique, l’adoption de cette résolution traduit la volonté de l’ONU d’accompagner Haïti face à cette crise sécuritaire sans précédent. De son côté, le Malte a annoncé avoir voté « pour » en raison des conditions catastrophiques dans lesquelles vivent les haïtiens et les haïtiennes. Le représentant du Malte dit entendre les cris d’Haïti. Pour sa part, la Suisse estime que l’adoption de cette résolution est un signal de solidarité envoyé par le Conseil de sécurité de l’ONU au peuple haïtien.
Il importe que, depuis près d’un an, le gouvernement a sollicité l’assistance de la communauté internationale pour appuyer les forces de sécurité dans le rétablissement d’un climat sécuritaire dans le pays. Suite à l’adoption de la résolution, le Premier ministre Ariel Henry salue le vote et remercie particulièrement le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres et les gouvernements américain et équatorien ayant élaboré le texte.
« Pèp ayisyen di konsèy sekirite ansanm ak sekretè jeneral Nasyon zini an mèsi anpil. N ap salye peyi Etazini ak Ekwatè ki te pote pwojè rezolisyon an. Nou remèsye tou lòt peyi ki te ede n nan fason pa yo.
Mèsi a peyi Kenya ki aksepte pran tèt misyon an ak tout lòt peyi nan Karayib la, Ewòp, Afrik, ki deside bay Ayiti yon kout men. Konbit liberasyon an sonnen », a réagit le chef du gouvernement.
Présent à New York, le ministre des Affaires étrangères et des cultes Jean Victor Généus a remercié les pays ayant voté pour le déploiement de cette Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité.
« Plus qu’un simple vote, il s’agit en fait d’une expression de solidarité avec une population en détresse », a déclaré le ministre, remerciant le gouvernement du Kenya d’avoir proposé de prendre le leadership de la mission.
«C’est une lueur d’espoir », s’est réjouit le chancelier haïtien soulignant que l’adoption de cette résolution donne « de l’espoir aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants sans défense qui ont besoin du rétablissement de la liberté, de la paix et de la sécurité et qui appellent depuis longtemps à l’aide la communauté internationale ».
Malgré les tensions diplomatiques entre Haïti et la République dominicaine en raison de la construction du canal sur la Rivière Massacre, le président dominicain Luis Abinader salue l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous saluons l’approbation par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution autorisant la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti. Des progrès significatifs pour la pacification d’Haïti ; nous plaidons pour un processus définitif de développement institutionnel et économique pour les Haïtiens », a-t-il publié sur X anciennement Twitter.
« Il est important de souligner que, contrairement aux missions internationales précédentes déployées en Haïti, la MMSS n’est pas une mission onusienne.
Néanmoins, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti lui apportera son soutien déterminé dans la limite de son mandat et dans le plein respect des décisions de l’État d’Haïti, ainsi que de la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme », a précisé la Cheffe du BINUH dans un communiqué publié ce lundi. Elle encourage par ailleurs les acteurs politiques à travailler en commun accord en vue de sortir Haïti du bourbier dans lequel il patauge. « Haïti fait face à une urgence sécuritaire mais aussi humanitaire et socio-économique, et le monde politique haïtien doit se montrer à la hauteur des défis auxquels le pays et sa population sont confrontés », a déploré Maria Isabel Salvador.
Rappelons que dans une interview accordée au média BBC News, le chancelier kényan Alfred Mutua avait informé que le déploiement des troupes dans le pays devrait se faire à partir de janvier 2024. Cette mission dispose d’un mandat d’une année. De surcroît, un travail d’évaluation sera effectué 9 mois après son déploiement sur le terrain.