Eventuel accueil de migrants haïtiens, l’ambassade de France dément les rumeurs et clarifie
L’insécurité constitue le défi majeur du gouvernement du Premier ministre Ariel Henry installé à la tête du pays le 20 juillet 2021. Durant ses 21 mois de gouvernance, 2845 personnes ont été tuées alors que plus de 16 massacres et attaques armées ont été perpétrés, selon la Fondation Je Klere qui dénonce l’absence totale de l’État.
Dans son dernier rapport publié ce mardi 2 mai, la FJKL présente un tableau sombre de la situation en Haïti, caractérisée par des assassinats, des enlèvements, des massacres et des affrontements violents entre bandes rivales, impliquées dans des guerres de territoires forçant ainsi la population civile à abandonner leurs quartiers à la hâte.
Le Premier ministre Ariel a failli à sa mission qui est de protéger la population, selon l’organisation de défense des droits humains qui critique le fait que la sûreté publique, la tranquillité des rues, la liberté de circulation des citoyens et des citoyennes ne semblent pas inscrites dans l’agenda du gouvernement.
De juillet 2021 à avril 2023, la FJKL dit dénombrer 2845 morts violentes dont 9 journalistes et collaborateurs de médias. 84 policiers ont été tués, avec une moyenne de 4 agents de la PNH tués par mois et près de 2000 cas d’enlèvements déclarés, touchant tous les secteurs d’activités, selon le document.
Face à la terreur instaurée par les gangs, sous le regard passif des autorités, la Fondation Je Klere dénonce la situation d’un pays où « le chaos est total, les gangs sont partout, surarmés et d’une violence hors de contrôle ».
En outre, l’organisation critique la gouvernance d’Ariel Henry qui, selon elle, est caractérisée par des actes de violation systématique des droits humains, un mépris total du droit à la vie et de la dignité humaine.
Les guerres pour le contrôle de territoire, les massacres et les attaques perpétrés par les gangs dans plusieurs communes de la zone métropolitaine et dans des villes de province, ont poussé près de 200 000 personnes à fuir leurs domiciles. Par-dessus tout, la FJKL dénonce la cruauté exercée par les gangs sur leurs victimes.
« Dans une nouvelle attaque le 19 avril 2023, les hommes de Canaan lourdement armés débarquent à Source Matelas, dans trois minibus « Pappadap » et criblent par balles les résidents qui ont formé une brigade antigang pour limiter les actions des bandits.
Ils font irruption dans les 9 localités de Source Matelas, tuent, pillent, violent et détruisent les maisons des habitants. Personne n’a été épargné dans cette attaque. Des vieillards ou des bébés ont été massacrés par ces malfrats. Comme par exemple, selon un témoin de cette terreur, 13 personnes de la famille « Joachim », ont été assassinées et décapitées par les bandits », précise la Fondation Je Klere dans son rapport.
Il ajoute que « la famille Voltaire, » à « Simonèt » qui tentait de fuir la terreur des gangs sur une petite « Chaloupe », a fait naufrage parce que l’appareil était surchargé. Huit bébés furent noyés dans ce terrible drame, toujours selon notre source locale qui confirme être une proche de cette famille ».
L’organisation note également un début de vengeance de la population dans le cadre de son opération baptisée « Bwa Kale », où des présumés bandits ont été décapités puis brûlés dans plusieurs régions du pays.
La FJKL pense que l’arrogance et la cruauté des chefs de gangs ajoutées au désespoir de la population ont suscité un esprit de vengeance et des appels à la violence sur les réseaux sociaux, créant un climat d’intolérance comparable à celui qui a prévalu au Rwanda avant le génocide de 1994.
La structure appelle donc à la mise en œuvre de politique publique, de sécurité et à la reconstruction rapide des institutions régaliennes de l’État, ainsi que l’État de droit en Haïti.
L’organisme de défense des droits humains dénonce l’inaction du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ariel Henry, qui, selon le rapport, applique une politique du laisser-faire, du « laisser-grennen »et du mépris du droit à la vie.