
Le Conseiller-Président Louis Gérald Gilles a rassuré la population ce mardi 27 mai, quant à la disponibilité continue des antirétroviraux sur le territoire national, écartant tout risque de rupture de stock. Lors d’une rencontre avec des organisations œuvrant auprès des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), il a également annoncé la création prochaine d’un Fonds national de soutien aux PVVIH, une mesure saluée par les acteurs communautaires comme un tournant majeur dans la lutte contre l’épidémie.
Lors d’un point de presse tenu à la Villa d’Accueil, le Dr Gilles, responsable du chantier santé au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), a affirmé que « la continuité du traitement sera assurée. Il n’y aura pas de rupture de stock des antirétroviraux dans le pays ». Une déclaration qui se veut rassurante dans un contexte marqué par l’inquiétude grandissante des PVVIH, confrontées à des obstacles récurrents dans l’accès aux soins.
Au-delà de cette garantie, l’annonce de la création d’un Fonds national dédié constitue une réponse structurelle aux défis rencontrés par les personnes concernées. Ce mécanisme devrait permettre de renforcer les efforts en matière de prévention, de dépistage et d’accompagnement psychosocial, tout en contribuant à l’autonomie du système de réponse au VIH/Sida en Haïti.
Un accueil favorable du côté communautaire
Pour Johny Lafleur, président du Comité national de plaidoyer des populations clés, cette décision représente « un pas important vers une réponse plus inclusive et durable » à l’épidémie. Il souligne toutefois la nécessité d’impliquer les organisations de la société civile dans la conception, la mise en œuvre et le suivi de ce fonds afin d’en garantir l’efficacité et la transparence.
Cette annonce intervient après plusieurs mouvements de protestation organisés par des PVVIH devant la Villa d’Accueil. Ces mobilisations, traduisant une détresse réelle, visaient à attirer l’attention des autorités sur les risques de rupture d’approvisionnement en médicaments vitaux, dans un contexte d’instabilité généralisée.
Un contexte international incertain
Les tensions autour de l’accès aux traitements s’inscrivent aussi dans un contexte international plus large. Les restrictions budgétaires imposées sous l’administration Trump, notamment le démantèlement de l’USAID, ont fortement impacté les programmes de prévention et de dépistage du VIH dans plusieurs pays, dont Haïti.
Si la création de ce fonds national est perçue comme une avancée, sa réussite dépendra de sa capacité à mobiliser des ressources durables, locales et internationales. Pour de nombreux acteurs, il s’agit désormais de transformer cette promesse politique en actions concrètes, afin de garantir aux PVVIH un accès équitable, digne et permanent aux soins.