La décision unilatérale du Président dominicain Luis Abinader de fermer toutes les frontières avec Haïti entraîne d’énormes déficits dans plusieurs secteurs de l’économie dominicaine. Le secteur de la production d’œufs, par exemple, a enregistré une perte de 17 millions de dollars depuis l’adoption de cette mesure selon Manuel Escano, président de l’Association dominicaine des producteurs d’œufs.
L’industrie avicole du pays voisin traverse actuellement une crise majeure depuis que le Président Luis Abinader a décidé de fermer unilatéralement les frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Haïti. Outre le retrait de millions de poules du marché, les producteurs ont subi une perte colossale évaluée à 17 millions de dollars, soit plus d’un milliard de pesos, d’après les dires de Manuel Escano.
Cette situation a également engendré la perte de plusieurs milliers d’emplois dans le secteur, comme le soulignait le président de l’association dominicaine des producteurs d’œufs dans des médias locaux. Il a précisé que l’Institut national de stabilisation des prix (INESP) a tenté d’atténuer la situation en achetant environ 5 millions d’unités par semaine alors que le secteur a une capacité de production de plus de 9 millions par jour.
Le 15 septembre dernier, en signe de protestation à la construction d’un canal d’irrigation sur la Rivière Massacre côté haïtien, le gouvernement dominicain a décidé de fermer toutes ses frontières avec Haïti.
De son côté, l’expert indépendant sur la situation des droits humains en Haïti, William O’Neill, a appelé le gouvernement haïtien à exercer son autorité sur toutes les activités liées au projet de canal et à respecter les protocoles appropriés. Il a également exhorté les deux gouvernements à échanger toutes les informations pertinentes sur la nappe phréatique, les études hydrauliques et les impacts environnementaux décrits dans leur déclaration commune de mai 2021, afin de parvenir à une résolution pacifique et rapide à cette crise.