Conseil de sécurité de l’ONU : le déploiement d’une force en Haïti n’est pas pour demain
Le mois d’avril a été marqué par une vague de violence d’une extrême gravité où plus de 160 personnes ont été brûlées vives à travers le pays, selon les chiffres communiqués par le Haut-Commissariat des droits de l’homme (HCDH) des Nations Unies.
L’instance onusienne dit avoir recensé environ 600 personnes victimes de violence au cours du mois d’avril dernier à travers le pays, y compris des femmes et des enfants. Parmi ces victimes 160 ont été brûlées vives a déclaré Arnaud Royer, responsable du Haut-Commissariat des droits de l’homme en Haïti, en marge d’un forum de discussion sur le phénomène de l’insécurité en Haïti.
« De janvier à mars 2023, nous avons enregistré environ 1600 victimes de meurtres, de blessures et de kidnappings, soit une augmentation de 28 % par rapport au premier trimestre de l’année dernière », a rapporté Arnaud Royer. Le responsable affirme que les 160 personnes brûlées vives ont été enregistrées dans le cadre du mouvement populaire dénommé « Bwa Kale ».
Par ailleurs, il a souligné que cette vague de violence ne fait qu’affaiblir davantage la Police, l’institution qui détient le monopole de la violence légitime.
Exaspérés par l’inaction des autorités face à la montée en puissance du banditisme, les résidents du quartier de Canapé-Vert ont lynché et brûlé 14 présumés bandits le 24 avril dernier. Depuis, de nombreux cas similaires ont été enregistrés dans diverses zones du pays.
L’avènement du mouvement populaire baptisé « Bwa Kale », a déjà coûté la vie à de nombreuses personnes accusées, à tort ou à raison, de bandits ou d’informateurs des groupes armés.
Certains y voient une réponse appropriée à ce climat de terreur instauré par les gangs qui contrôlent une bonne partie de la région métropolitaine de Port-au-Prince tandis que d’autres, pensent le contraire.