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Le premier ministre Ariel Henry a annoncé des sanctions contre les agents de l’immigration et de l’émigration, impliqués dans des actes de corruption, liés aux demandes de passeports en Haïti.
Prenant part le vendredi 24 mars à la cérémonie de célébration du 15e anniversaire de L’Inspection Générale des Finances (IGF), le chef du gouvernement qui détient également le portefeuille du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (MICT), institution de tutelle de la Direction de l’Immigration et de l’Emigration, est finalement sorti de son mutisme, jugé complice par plus d’un, pour se prononcer sur cette forme de corruption normalisée.
Une pratique étendue en Haïti depuis l’annonce en janvier dernier du programme « Humanitarian Parole » qui a provoqué l’augmentation du flux de demande des passeports en Haïti (4200 demandes en moyenne/jour).
Certains agents de la DIE en ont profité pour empocher entre 25,50 et 100 000 gourdes, afin de faciliter à un demandeur l’obtention d’un passeport.
Le premier ministre qui condamne cette pratique soutient : « Inculquer dès le plus jeune âge à nos enfants les responsabilités de demain, la morale liée aux actions que l’on pose et les conséquences qui peuvent en découler », insistant sur le besoin pour les institutions publiques de servir la population convenablement.
« Il n’y a pas de corrompus sans corrupteurs » a rappelé le ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Ariel Henry, qui a souligné que « la crainte de la sanction est le commencement de la vertu ».
Faisant appel à un changement de comportement, le titulaire de la Primature a tenu à préciser que la sanction ne devrait pas être la première solution, rappelant qu’on doit apprendre à faire la différence de certaines valeurs qui permettront un sursaut salutaire dans le vivre ensemble.