Dans un rapport publié le 12 septembre 2022, le Collectif Défenseurs Plus a présenté les résultats de deux (2) années d’observation sur le fonctionnement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), de 2020 à 2022. Durant cette période, ce rapport a dénombré plus de 150 policiers assassinés, plus de 1200 agents renvoyés de l’institution et au moins 130 cas de violences policières.
Le Collectif Défenseurs Plus regrette que tant de policiers haïtiens aient été assassinés au cours des deux dernières années, et déplore le manque de responsabilité des autorités pour protéger la vie des policiers. Il souligne également que plus de 1.200 policiers ont été renvoyés de l’institution policière uniquement sur ordre du Directeur Général a.i. Frantz Elbé.

Selon l’organisation de défense des droits humains, les cas d’assassinat, de licenciement et d’emprisonnement de nombreux policiers ont encore réduit les effectifs de la PNH et sa capacité à assurer sa mission constitutionnelle de garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire. En ce sens, il rappelle qu’un rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) publié en mars 2020 avait déjà fait état d’un faible ratio de 1,3 policier pour 1000 habitants.
« Le nombre de policiers est clairement insuffisant pour le nombre de personnes vivant en Haïti. La police ne peut, en ce sens, répondre aux besoins de servir et de protéger la population malgré ses efforts. D’ailleurs, même dans les prisons civiles du pays, la menace est plus grande que le nombre d’agents disponibles », indique le rapport.
Le rapport note également l’implication d’agents de la Police nationale dans au moins 130 cas de violences policières (meurtres, coups et blessures), pour la période d’octobre 2020 à début septembre 2022. Défenseurs Plus condamne fermement ces abus de pouvoir des policiers et les appelle à rester professionnels.

Défenseurs Plus s’est dit préoccupé par la situation vulnérable de l’institution policière, caractérisée par le manque de ressources financières et matérielles, la corruption, l’absence de politique de sécurité publique de la part des différents gouvernements et la mainmise du pouvoir politique sur l’institution. Selon lui, les bandes armées tirent leur pouvoir de la faiblesse de l’institution policière. En plus de cela, ladite organisation a souligné que neuf (9) postes de police ont été attaqués par des bandits armés au cours de l’année 2021 dans la région métropolitaine.
Face à cette situation alarmante, le Collectif Défenseurs Plus appelle toutes les forces vives de la nation à contribuer à la revitalisation de l’institution policière afin qu’elle soit en mesure de remplir sa mission de protection et de service à la population.