Un salaire compris entre 23 et 26 milles gourdes a été proposé aux médecins résidents de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti, en grève depuis plus de 3 mois en vue d’exiger un ajustement salarial et de meilleures conditions de travail.
« Cette augmentation de salaire est une proposition des responsables du MSPP et de la direction de l’hôpital. Il nous faut un accord écrit, mais aussi l’assurance que des mesures seront prises pour répondre aux besoins minimum du centre à très court terme avant de mettre fin à la grève » a déclaré Novensky Aurélien, médecin résident à l’HUEH lors d’une entrevue accordée à notre rédaction.
L’accès à l’eau et à l’électricité, le nettoyage des lieux sont incontournables a-t-il par ailleurs précisé, soulignant que d’autres mesures doivent être prises également à moyen et à long terme pour améliorer la situation du plus grand centre public du pays, où généralement les petites bourses se font soigner.
En effet, ce centre hospitalier, selon les nombreux constats effectués, n’est pas bien entretenu. Odeurs nauséabondes et désagréables, déchets éparpillés sur la cour, manque de produits de nettoyage de l’espace hospitalier, sont entre autres situations qui pourraient occasionner des infections nosocomiales (dues à l’environnement insalubre à l’hôpital général.
La corruption et une mauvaise gestion, un handicap pour l’HUEH.
L’hôpital de l’université d’État d’Haïti couramment appelé « Hôpital Général » rencontre des problèmes plus complexes a informé le médecin, dénonçant les actes de corruption qui rongent notamment le service de laboratoire et d’analyses.
« Des individus qui ne travaillent pas à l’hôpital vont jusqu’à s’emparer des prescriptions des malades pour guider leur famille vers d’autres laboratoires d’analyse et pharmacie qui souvent ne fournissent pas des résultats d’analyse fiables » , explique-t-il.
Tout en déclarant que ces pratiques mettent en danger la vie des patients, Docteur Aurélien affirme qu’il y a un manque de leadership à l’hôpital général qui exige des mesures à moyen termes pour identifier le personnel de ces individus corrompus qui fort souvent ne sont pas des employés.
Plus loin, il confie que l’un des problèmes majeurs à l’HUEH qui conduit à des grèves à répétition est en lien au Statut des médecins résidents qui sont considérés comme des stagiaires avec une allocation mensuelle de moins de 15 milles gourdes qu’ils perçoivent le plus souvent chaque six mois.
« Le gouvernement respecte la loi uniquement quand c’est dans son intérêt. Sinon il respecterait le décret en lien au statut des médecins résidents qui doivent être considérés comme des employés de l’hôpital. » déclare-t-il.
La dernière rencontre des médecins résidents avec Lauré Adrien, Directeur Général du MSPP a eu lieu le 13 mars. Si la proposition des autorités sanitaires est une augmentation salariale d’environ 40 % selon le Directeur Général de l’Hôpital général Jude Milcé sur Magik 9, les médecins résidents disent être prêts à accepter cette proposition malgré eux.
« Nous devons considérer également le temps qui nous est imparti en tant que médecin résident. Les autorités sanitaires le savent c’est pourquoi au lieu de parvenir à un accord ils ont fait traîner la situation » critique docteur Aurélien qui espère que les médecins résidents à venir après ces revendications pourront jouir des prérogatives que la loi leur garantit en tant qu’employés dans une institution publique.