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La Direction générale des migrations (DGM) de la République dominicaine a annoncé, le jeudi 26 décembre 2024, une suspension temporaire des déportations massives d’Haïtiens, initiées depuis le 2 octobre. Cette pause, limitée aux 31 décembre et 1er janvier, coïncide avec la période des fêtes de fin d’année.
Pour les milliers d’Haïtiens vivant en République dominicaine dans une constante peur d’expulsion, cette décision représente un répit, bien que court. « Les services de l’immigration suspendront leurs activités les 31 décembre et 1er janvier. Cette pause, observée chaque année à cette période, est une tradition des autorités migratoires », a indiqué Julio Caraballo, directeur de la communication de la DGM.
Cependant, le bilan des expulsions reste lourd. De janvier à décembre, la DGM rapporte avoir rapatrié plus de 237 804 Haïtiens, contre 174 602 l’année précédente. Cette augmentation résulte de la politique migratoire renforcée sous les directives du président Luis Abinader, qui avait annoncé en octobre dernier l’objectif d’expulser jusqu’à 10 000 personnes par semaine, souvent dans des conditions dénoncées comme inhumaines et contraires aux droits fondamentaux.
Face à la pression, certains Haïtiens choisissent de retourner volontairement en Haïti. Toutefois, ni les autorités dominicaines ni haïtiennes ne disposent de données précises sur ces départs spontanés.
Parallèlement, Faride Raful, ministre dominicaine de l’Intérieur et de la Police, a annoncé début décembre la création d’une unité spécialisée dans la gestion des flux migratoires. Cette entité vise à intensifier le contrôle des zones frontalières, où les tensions restent palpables.
Du côté haïtien, le gouvernement de transition peine à entamer un dialogue constructif avec les autorités dominicaines. Les négociations visant à améliorer les conditions de vie des migrants haïtiens stagnent, et aucune avancée concrète n’a été enregistrée. Pendant ce temps, les expulsions massives continuent d’exposer de nombreux Haïtiens à des traitements dégradants.
Si cette trêve apporte un moment de répit, elle ne règle pas les défis structurels auxquels les migrants haïtiens sont confrontés dans un contexte de relations bilatérales tendues.