Transport en commun : un bilan alarmant présenté par l’APCH pour 2024
Face à l’augmentation préoccupante des déportations de migrants haïtiens depuis la République dominicaine, la France a annoncé, ce vendredi 20 décembre, une contribution de 2 millions d’euros à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cet appui financier vise à renforcer les actions humanitaires menées à la frontière haïtienne pour répondre à la crise actuelle.
Depuis octobre 2024, le rythme des déportations s’est intensifié, atteignant près de 5 000 personnes par semaine, soit une hausse de 40 % par rapport au trimestre précédent. Selon les chiffres de l’OIM et de l’Office national de la migration (ONM), environ 60 000 migrants ont été rapatriés en Haïti, mettant à rude épreuve les capacités d’accueil et d’assistance locales.
Un engagement accru de la France
Antoine Michon, ambassadeur de France en Haïti, a souligné l’importance de cette aide :« Cette contribution témoigne de la solidarité indéfectible de la France envers le peuple haïtien dans un contexte de grandes difficultés. Face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent, nous renforçons notre partenariat avec l’OIM pour apporter une assistance concrète et immédiate. »
Ce soutien s’inscrit dans une augmentation globale de l’engagement humanitaire français en Haïti, passant de 9 millions d’euros en 2023 à 16 millions d’euros en 2024. Cette enveloppe inclut notamment 10,5 millions d’euros destinés à l’aide alimentaire, pour appuyer des programmes de cantines scolaires et répondre aux besoins urgents des populations déplacées, notamment des femmes et des jeunes filles.
Un soutien humanitaire essentiel sur le terrain
L’OIM, déjà mobilisée dans les zones frontalières telles qu’Ouanaminthe et Belladère, joue un rôle central dans la gestion de cette crise. Depuis le début des déportations massives, elle a distribué plus de 550 kits de dignité, mené des consultations médicales et offert un soutien psychosocial aux groupes les plus vulnérables : femmes isolées, enfants séparés de leurs familles et personnes âgées.
Grégoire Goodstein, chef de l’OIM en Haïti, a salué cette contribution française : « La contribution de la France est essentielle pour permettre à l’OIM de poursuivre et d’étendre son soutien aux migrants déportés. Grâce à ce soutien, nous pourrons continuer à apporter des réponses concrètes et à soulager la souffrance des plus vulnérables. »
Une crise multidimensionnelle
Cette crise humanitaire s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés structurelles qui affectent Haïti : insécurité croissante liée aux violences des gangs, catastrophes naturelles récurrentes, et instabilité socio-économique. Les populations déplacées, particulièrement les migrants déportés, ont des besoins critiques en matière d’assistance, de protection et de réintégration.
Avec cette contribution, la France réaffirme son rôle dans la réponse humanitaire en Haïti, tout en appelant à une mobilisation internationale accrue face à une crise qui dépasse les capacités locales et régionales.