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La campagne agricole en cours est en grand danger. La sécheresse chronique et la présence des individus armés dans les parages des plantations sont les deux principales causes. Cette situation risque d’aggraver la crise alimentaire à laquelle des milliers de familles font face.
Les agriculteurs de la Vallée de l’Artibonite risquent gros en ce début d’année. Ils sont sur le point de perdre la quasi-totalité de leurs récoltes en raison, d’abord d’une sécheresse chronique qui s’abat depuis quelques mois dans le Bas-Artibonite, et ensuite la présence constante des hommes armés dans les périmètres prêts des jardins, forçant les travailleurs, mêmes les plus braves à fuir leurs terres.
« Chaque récolte apporte son lot de misères pour nous, agriculteurs .On a tout perdu cette saison : l’argent, énergies, temps, et semences. La sécheresse et l’insécurité généralisée sont les deux principales causes de nos malheurs pour cette saison » se lamente Davidson.
« Je travaille cette portion de terre depuis plus d’une décennie. C’est notre seule source de revenu. La récolte est perdue Je ne sais plus quoi faire. Ma femme et mes enfants vont souffrir énormément. Je n’ai aucune autre alternative pour l’instant » se désole-t-il tout en se demandant ce qu’il va faire pour prendre soin de sa famille.
Davidson n’est pas le seul à s’inquiéter de cette situation. D’autres agriculteurs comme PERAN et HARRY ont la même préoccupation. Avec ses 4 blocs de production, la vallée de l’Artibonite est responsable de 80 % de la production nationale de riz. Cette nouvelle perte va certainement augmenter le nombre famille en situation de précarité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du département a expliqué PERAN.
Vivant dans la vallée depuis bientôt 10 ans, l’agronome Bazelais Pierre se dit très préoccupé par la perte récurrente des récoltes .Je n’ai jamais vu une chose pareille pendant mes 10 ans de service. Toutes les récoltes sont perdues se lamente ce professionnel de l’agriculture qui lance un appel aux responsables départementaux et aux dirigeants de l’État pour qu’ils puissent venir en aide aux agriculteurs.
4,9 millions de personnes sont en insécurité alimentaire à travers le pays a révélé la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). La Vallée de l’Artibonite n’échappe pas à ce dilemme. La perte quasi-totale des denrées va certainement grossir le chiffre, notamment dans le Bas-Artibonite.
La production de riz pèse très lourd dans le quotidien des habitants dans la vallée de l’Artibonite. Fort de cette situation on pourrait tout simplement prédire un spectre grimaçant de famine qui se profile à l’horizon dans plusieurs communes du Bas-Artibonite.
