Les syndicats de transport terrestre annoncent le report des 3 journées de grève nationale

Dans une déclaration choc sur les ondes de Lebon FM, Elioth Pierre Paul, Commissaire du Gouvernement près le tribunal de première instance des Cayes, a invité les citoyens armés à déclarer leur arme auprès des autorités compétentes, afin de pouvoir l’utiliser contre les bandits qui sèment la terreur dans la ville. Une sortie controversée, survenue peu après l’assassinat de l’homme d’affaires Gerson Borgat, et que le Commissaire assume pleinement malgré les vives réactions qu’elle suscite dans une société en quête de sécurité mais hantée par les dérives possibles d’une justice expéditive.
Secouée par le meurtre brutal de Gerson Borgat, figure connue du milieu des affaires, la ville des Cayes est au cœur d’une vive controverse depuis l’intervention sans détour d’Elioth Pierre Paul, lors de l’émission Gran Lakou, diffusée sur Lebon FM. Le magistrat a clairement encouragé les détenteurs d’armes à feu à les enregistrer officiellement pour pouvoir s’en servir contre les criminels.
« M pale, m kanpe dèyè l », a-t-il martelé d’un ton ferme, réitérant son engagement total envers cette position.
Derrière ces mots, le message est limpide : l’État, par la voix de son représentant judiciaire local, cautionne une forme de sécurité participative, dans laquelle les citoyens deviennent des acteurs armés de la lutte contre le banditisme. Le Commissaire va jusqu’à affirmer que tout bandit surpris en flagrant délit ou après un crime doit être « abattu », tout en avertissant les familles de ne pas venir réclamer les corps de ceux tués dans de telles circonstances.
Une telle déclaration, reflet d’un ras-le-bol généralisé face à l’impuissance des autorités, soulève toutefois des inquiétudes. Elle s’apparente à une légitimation de la justice expéditive, où la voie judiciaire cède la place à la vengeance directe. Or, dans un État de droit, même les criminels ont droit à un procès équitable — un principe fondamental que cette posture semble écarter.
Entre légitime défense et dérive autoritaire
Si certains citoyens peuvent percevoir cet appel comme un sursaut salutaire face à une insécurité persistante, d’autres y voient le risque d’une dérive dangereuse. Les bavures, les erreurs d’identification ou les règlements de compte personnels pourraient se multiplier sous couvert de justice populaire. Sans cadre juridique strict, la ligne entre autodéfense et milice improvisée devient floue, ouvrant potentiellement la voie au chaos.
En plaçant les citoyens au cœur de cette lutte armée, le Commissaire Elioth Pierre Paul les expose à un rôle ambigu : protecteurs ou justiciers ? Dans un tel climat, la tentation d’instaurer une justice parallèle devient réelle, menaçant les fondements mêmes de l’ordre judiciaire.