Libéralisation du marché haïtien : tailleur, une profession menacée

Le système de santé publique haïtien vacille sous le poids de l’insécurité. L’Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM), un pilier du réseau sanitaire national, est temporairement hors service. Face à la menace grandissante des gangs, l’ensemble du personnel et des patients a été évacué le mercredi 2 avril, mettant ainsi hors d’usage 300 lits d’hospitalisation.
Doté d’une accréditation internationale, l’HUM accueille plus de 400 000 patients par an et forme des médecins dans des spécialités rares mais essentielles, rappelle le Dr Ralph Ternier, directeur des programmes cliniques de Zanmi Lasante. Il confirme également l’assassinat d’un agent de sécurité par des assaillants qui sèment la terreur dans la commune depuis le 31 mars.
« Pour l’instant, l’HUM n’a subi aucune attaque directe. Toutefois, nous avons dû transférer une cinquantaine de patients vers d’autres hôpitaux pour assurer la continuité des soins, tandis que tout le personnel a été évacué par mesure de précaution », a déclaré le Dr Ternier.
Cette suspension illustre l’aggravation de la crise sécuritaire et ses répercussions sur un système de santé déjà en détresse. Plusieurs établissements, publics et privés, ont été pillés ou incendiés par des groupes armés, notamment dans la région métropolitaine au cours de l’année écoulée.
Un hôpital de référence en péril
Inauguré en 2013, l’HUM est une entité du ministère de la Santé publique. Il offre des soins spécialisés en soins critiques, psychiatrie, oncologie, ORL, urologie, dermatologie, néphrologie, ainsi qu’en chirurgie générale et orthopédique. Chaque jour, plus de 800 patients y reçoivent des soins de qualité.
Sa mise à l’arrêt temporaire marque un nouveau coup dur pour un secteur sanitaire déjà en crise, alors que l’accès aux soins devient de plus en plus précaire pour la population.