Plusieurs programmes au bénéfice des fonctionnaires publics suspendus par le Ministère des Finances

Le gouvernement haïtien a signé un contrat avec Carlos Trujillo, un ancien cadre influent de la campagne de Donald Trump, pour défendre ses intérêts à Washington. Cet accord de lobbying, conclu le 7 février avec la firme Continental Strategy et officiellement déposé auprès du ministère américain de la Justice le 24 février, représente une dépense de 35 000 dollars par mois.
Selon les termes du contrat, Carlos Trujillo et son équipe ont pour mission de soutenir les efforts de stabilisation du pays, d’améliorer son image auprès des décideurs américains, de stimuler les investissements et le commerce avec les États-Unis, ainsi que d’aider Haïti à renforcer son secteur financier.
Haïti n’est pas le seul pays de la région à solliciter des lobbyistes pour influencer la politique américaine. Le Guyana riche en pétrole, a lui aussi engagé la firme de Trujillo pour un contrat de 50 000 dollars mensuels, espérant en tirer des bénéfices économiques et diplomatiques.
Toutefois, une différence majeure réside dans la transparence. Alors que le gouvernement guyanais a clairement expliqué les objectifs de ce contrat, le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement haïtien sont restés silencieux sur cette dépense colossale. Cette opacité suscite de nombreuses critiques, d’autant plus que cet engagement pèsera lourdement sur les finances publiques, représentant des millions, voire des milliards de gourdes.
Cette décision d’investir massivement dans le lobbying intervient alors que le pays est en proie à une crise sécuritaire sans précédent. Les forces de l’ordre, sous-équipées et dépassées, dénoncent le manque de matériel et d’armes pour combattre les gangs armés qui gagnent du terrain.
Au lieu d’investir dans l’achat d’armes, de munitions et de véhicules blindés pour aider la PNH à reprendre le contrôle des territoires assiégés, le gouvernement préfère dépenser des millions en lobbying à Washington.
Pendant ce temps, les gangs continuent leur avancée, semant terreur et destruction, n’épargnant ni les hôpitaux, ni les écoles.