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Le gouvernement kényan a pris la décision de recruter des pasteurs évangéliques pour encadrer la mission multinationale qui sera bientôt déployée en Haïti. Les autorités de l’Afrique de l’Est sont convaincues de la nécessité d’un soutien spirituel pour affronter et vaincre les gangs haïtiens. Cette annonce a été relayée par plusieurs médias internationaux, dont Reuters, le jeudi 6 juin.
Les gangs haïtiens sont souvent associés à des pratiques mystiques. Le Kenya, désigné pour diriger la mission multinationale en Haïti, opte désormais pour une approche religieuse. Le président Ruto et son épouse font appel à des pasteurs évangéliques pour assurer la guidance et la protection des Kenyans déployés sur le territoire haïtien.
À l’approche imminente du déploiement de la mission, des pasteurs kényans ont été recrutés pour mener des cérémonies de consécration et des séances de prières. Cette initiative peu orthodoxe provient de la présidence kenyane qui a mandaté des leaders religieux pour rencontrer des représentants des forces de l’ordre et de l’armée haïtiennes, ainsi que le chef de gang Barbecue, afin de discuter de la mission de sécurité.
Au cours des mois précédents, le président William Ruto a consulté des conseillers politiques, des responsables de la sécurité et des dirigeants étrangers concernant la mission anti-gang. Désormais, des pasteurs ont été sollicités pour leur expertise sur l’aspect religieux de cette mission. Un cercle de pasteurs a été formé et ces derniers ont fait des recommandations au président William Ruto sur le déploiement de la mission.
Les pasteurs ont également pour tâche de rencontrer des acteurs haïtiens et internationaux, d’échanger avec des gangs armés, de dialoguer avec la diaspora haïtienne afin de mieux appréhender et comprendre la situation sur le terrain.
« Nous croyons être un instrument que Dieu utilisera pour apporter de l’aide », a affirmé Serge Musasilwa, pasteur évangélique du Kenya impliqué dans cette initiative. Formé en sociologie, Musasilwa a travaillé sur la résolution des conflits en République démocratique du Congo, son pays natal, ainsi que dans plusieurs autres pays africains.
Les parties prenantes de cette initiative soutiennent que les liens établis avec les communautés haïtiennes faciliteront à la force multinationale dirigée par le Kenya d’éviter les écueils des interventions étrangères en Haïti observés au cours des décennies précédentes.
Lors d’une réunion en mars dernier avec des pasteurs évangéliques à Nairobi, la première dame kényane Rachel Ruto a exprimé son opinion selon laquelle une « solution spirituelle » est entrain essentielle pour Haïti. Elle a souligné qu’il est nécessaire de prier avant d’envoyer des policiers dans ce pays.
Une chaîne de prière en faveur d’Haïti
À l’initiative du Kenya, un marathon de prière a été organisé pour soutenir Haïti en se concentrant sur une solution spirituelle pour la police kenyane et le peuple haïtien. Coordonnée par le bureau de la diplomatie de la foi de l’administration nationale du Kenya, cette initiative a mis en place un rassemblement national de prière ainsi qu’un guide de prière de 40 jours dédié à Haïti.
Le collège de pasteurs recrutés, comprenant Musasilwa et Julius Suubi, ont exprimé leur conviction que les problèmes d’Haïti sont avant tout d’ordre spirituel. Les pasteurs kényans se concentrent particulièrement sur le Vodou, utilisé par les gangs pour se protéger, dans leur quotidienne.
BJ