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L’un des hommes forts du pouvoir en place, le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), André Michel, croit qu’Ariel Henry doit rester au pouvoir jusqu’à la tenue des élections dans le pays. Lors de sa participation à l’émission Panel Magik le lundi 5 février 2024, celui qui se faisait appeler avocat du peuple estime que le dialogue est la seule alternative qui s’impose pour résoudre la crise qui ronge le pays.
André Michel renouvelle sa solidarité avec Ariel Henry. Il souligne que l’heure est au dialogue et que les acteurs doivent absolument trouver un consensus pour créer un climat favorable à l’arrivée de la force multinationale et au lancement du processus électoral.
« Le dialogue n’a jamais été interrompu », a fait savoir le leader du SDP, qui indique l’existence d’un dialogue formel et d’un dialogue informel avec les protagonistes.
La poursuite du dialogue, selon Me Michel, se fait notamment sur les points de désaccord qui paralysent le processus d’une entente politique, laquelle entente est une condition obligatoire pour engager le pays sur la voie des élections,reconnaît André Michel.
Élections impossibles sans la présence d’une force internationale
« Le 7 février, il n’y aura pas de passation de pouvoir car il n’y a pas eu d’élections », a déclaré André Michel sur les ondes de Magik 9. Il déplore que les conditions sécuritaires n’aient pas permis la réalisation des élections et le Premier ministre Ariel Henry doit poursuivre le dialogue avec les différents protagonistes afin d’aboutir à un accord politique nécessaire pour mettre un terme à cette période transitoire », a-t-il ajouté.
André Michel relate qu’aucune élection n’était possible en raison de la dégradation du climat sécuritaire en 2022 et en 2023, donc selon lui, il ne peut y avoir de passation de pouvoir.
« L’accord du 21 décembre avait prévu une passation de pouvoir à des élus issus d’élections, il n’y a pas eu d’élection car les conditions sécuritaires n’étaient pas au rendez-vous. Aucune élection n’était possible en Haïti au cours des deux dernières années », a martelé le leader du SDP.
La constitution du CEP et d’un gouvernement d’union nationale
Le prétendu « Avoka pèp la » exprime la volonté de l’exécutif de mettre en place un gouvernement d’union nationale suite à un large consensus entre les acteurs.
En effet, André Michel informe que les protagonistes ont déjà trouvé plusieurs points d’accord et actuellement le dialogue se concentre sur les points de désaccord au conseil de transition, comme cela aurait été exigé par plusieurs acteurs.
Ainsi, face au désaccord autour du conseil de transition, André Michel déclare s’opposer à l’attribution de toutes les prérogatives présidentielles au conseil de transition, comme certains acteurs l’auraient exigé.
On ne peut pas confier au conseil de transition l’ensemble des attributions du président de la République, juge André Michel. Il est convaincu que la seule façon de rétablir la présidence de la République est par le biais des élections.
Le climat sécuritaire
Depuis 14 mois, le gouvernement a sollicité l’intervention d’une force internationale après avoir constaté que le pays était pris en otage par des gangs armés, dans le but de rétablir un climat sécuritaire propice aux joutes électorales, a souligné Maître Michel.
Il déclare également que depuis 2 ans, le Premier ministre s’engage dans un dialogue franc avec les autres protagonistes et que des efforts ont été faits en ce sens pour parvenir à un large consensus.
Toutefois, le partisan du pouvoir en place admet reconnaître que l’État haïtien n’est pas en mesure d’assurer la sécurité de la population. C’est pourquoi il compte sur le déploiement éventuel de la mission pour éradiquer le phénomène de l’insécurité.
Maintenant converti en prédicateur de paix, André Michel estime finalement qu’Haïti a besoin de dialogue, de paix, de concertation et de compromis afin de construire un avenir meilleur.
Il invite les autres acteurs à parvenir à un consensus afin de créer l’équilibre politique nécessaire au déploiement de la force multinationale et à la formation d’un gouvernement d’unité nationale, afin d’emprunter la voie des urnes.