Environ 48 heures après l’annonce de la démission du Premier ministre Ariel Henry, les protagonistes ne sont toujours pas parvenus à un accord pour constituer le conseil présidentiel de transition composé de 7 membres. Malgré la mention de plusieurs noms, aucun acteur ne fait consensus pour représenter les différents groupes appelés à former le conseil présidentiel.
Malgré l’annonce officielle de la démission d’Ariel Henry, la crise politique en cours en Haïti demeure toujours d’actualité. Si un consensus a pu émerger autour de l’objectif commun de renverser le pouvoir en place, des divergences considérables subsistent quant au choix des représentants chargés de constituer le Conseil présidentiel provisoire.
Plusieurs sélections ont d’ores et déjà été opérées, suscitant toutefois une forte contestation au sein des instances concernées. Selon des sources fiables, certains acteurs éprouvent des difficultés à s’accorder sur la désignation d’un représentant unique.
Les signataires de l’accord du 21 décembre qui soutenaient Ariel Henry sont désormais divisés. Au moins deux clans se dessinent au sein de cette coalition qui unissait autrefois les partisans du neurochirurgien au pouvoir. André Michel, Marjorie Michel, Edmonde Supplice Beauzile et Sorel Jacinthe sont en désaccord avec Jorchemy Jean-Baptiste et Pascal Adrien. Deux noms sont sur la table pour représenter l’accord au sein du conseil présidentiel : Levaillant Louis Jeune et Vikerson Garnier.
Même son de cloche pour de nombreuses autres structures qui sont au bord de l’implosion quant au choix des personnalités qui devront représenter la CARICOM au sein du conseil présidentiel.
Cependant, plusieurs noms circulent. Fritz Alphonse Jean tiendrait la corde pour représenter l’Accord de Montana, alors qu’Edgard Leblanc Fils pourrait représenter le Collectif du 30 janvier. L’ancienne ministre Marie Ghislaine Monpremier a été pressentie pour représenter les partis EDE/RED/Compromis historique. Enfin, Lesly Voltaire serait le candidat choisi par Fanmi Lavalas.
Conformément aux exigences de la communauté internationale, un délai de 24 à 48 heures a été imparti aux groupes concernés pour soumettre les noms des sept représentants devant siéger au Conseil présidentiel. La date limite pour cette communication est fixée au mercredi 13 mars. À défaut de réception des noms dans les délais impartis, un plan d’urgence sera mis en œuvre, selon les informations obtenues.
Il convient de préciser que l’éligibilité au conseil est soumise à plusieurs critères :
– Absence de condamnation pénale
– Absence de mise en examen
– Non-candidature aux prochaines élections
– Respect de la résolution relative au déploiement de la mission multinationale.
Ce conseil assurera la transition jusqu’à l’organisation des élections. En attendant, le Premier ministre Ariel Henry, démissionnaire, expédie les affaires courantes en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre.