Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH) dénonce l’utilisation de la violence par la Police pour déloger des résidents de plusieurs quartiers de la commune de Tabarre qui, fuyant la violence armée du gang « Kraze Baryè » dirigé Vitelhomme Innocent, se sont réfugiés devant les locaux de l’Ambassade des États-Unis en Haïti.
Ce comportement de la Police est inacceptable et constitue une violation des droits humains, estime l’organisme de défense des droits humains dans un rapport publié ce jeudi 26 juillet. Ainsi, le CARDH appelle les autorités concernées à diligenter une enquête et réclame la protection pour ces déplacés internes.
« Les déplacés n’avaient bénéficié ni de l’appui de l’Office Nationale de la Migration, ni de celui de la Direction Générale de la Protection Civile ou des autorités locales dont la Mairie de Tabarre. Ils avaient reçu quelque chose à manger d’un particulier (un prêtre) selon le témoignage de quelques-uns d’entre eux », déplore le CARDH.
Pas moins de 141 personnes provenant des quartiers tels Truittier, Dumornay, Galette, Moquette et Colofé se retrouvent présentement au lycée Jean Marie Vincent parmi lesquels, un espace mis à leur disposition par la Mairie de Tabarre après l’intervention brutale des forces de l’ordre.
Pas moins de 27 garçonnets et 47 fillettes font partie de ces déplacés internes.
« En tant qu’État accréditaire, l’État haïtien a l’impérieuse obligation d’empêcher que les locaux de la mission diplomatique des États-Unis d’Amérique à Port-au-Prince soient envahis par les déplacés internes, ou que la paix de leur personnel soit troublée, conformément aux prescrits de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961. Cependant, gazer des femmes avec des nourrissons et des enfants en bas âge pour les forcer à laisser l’entrée de l’Ambassade, après environ 48 heures, est inacceptable », lit-on dans ce rapport.
L’organisation qualifie d’excessif le comportement des policiers qui se trouvaient sur les lieux.
Suite à cette intervention policière, quatre enfants sont dans un état préoccupant, dont Mayiva Joseph âgée d’un an et une personne âgée, répondant au nom de Mila Volcy, a été admise à l’hôpital, souligne le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains.
Selon l’organisme de défense de droits humains, vue le contexte délétère dû à l’insécurité, une force internationale adaptée en soutien à la police nationale est nécessaire en vue de déloger les gangs armés, ouvrir les axes routiers permettant la libre circulation des personnes et des biens. Le CARDH plaide également en faveur du renforcement de la police en termes d’équipements et de moyens technologiques.
Pour l’organisation, le retour à un climat de paix en Haïti est incontournable pour l’organisation des élections permettant à la population d’élire ses représentants conformément aux articles 58 de la constitution, des lois et des conventions ratifiées par Haïti.