Des pêcheurs amateurs issus de plusieurs communes du Bas-Artibonite se disent inquiets face à la surpêche dans les eaux douces, entraînant une diminution considérable des poissons, voire la disparition quasi-totale de certaines espèces dont le « Kaneya ».
L’excès en tout nuit, et ce même dans le secteur de la pêche. En effet, la surpêche est actuellement un problème mondial et devient un sujet de discussion. Cette préoccupation semble être partagée par des pêcheurs amateurs de plusieurs régions du Bas-Artibonite, notamment de l’Estère, de Pont-Sondé, de Grande Saline, de Danache, de Lombarde, etc., qui expriment leur grande inquiétude.
Contactés par la rédaction de Ted’Actu, des passionnés de la pêche de ces zones précitées signalent une diminution significative des poissons dans les eaux environnantes, ce qui a un impact négatif sur leur capacité à nourrir leur famille et à gagner leur vie.
« Il est de plus en plus difficile de gagner notre vie et de nourrir nos familles comme avant. En effet, il y a une augmentation de la pratique de la pêche. Les pêcheurs fouillent les eaux tout au long de la journée, exerçant une pression constante sur les eaux, a expliqué Ti Boul qui pratique la pêche dans cette région depuis plus d’une décennie.
« Cinq ans auparavant, quelques heures de pêche suffisaient pour aller au marché. Aujourd’hui, il faut passer toute une journée dans les eaux avant de se rendre au marché. Parfois, nous arrivons un peu trop tard. Et dans ce cas, je suis obligé de brader mes poissons puisque je n’ai pas d’espace pour les conserver », se plaint Bab, un pêcheur notoire.
La situation est alarmante, certaines espèces comme « Kaneya », « Odo », pour n’en citer que celles-là, commencent à se raréfier », a affirmé celui qu’on surnomme « Rat dlo » avant de souligner que la situation n’est pas si différente dans plusieurs autres régions du pays.
Pourtant, malgré cette épée de Damoclès qui plane sur ce secteur, les pêcheurs amateurs ne renoncent pas à leur activité. Au contraire, le nombre de personnes pratiquant la pêche dans le département augmente en raison de la misère et de l’inflation qui perdurent.
Spécialiste de la pisciculture, Roosevelt Grand-Jean a suggéré la culture de poisson en aquaculture comme alternative à la surpêche et à la protection des espèces menacées. Il appelle par ailleurs à doter ce secteur des textes de lois pouvant éviter les dangers.
« La surpêche pourrait avoir des conséquences regrettables sur la biodiversité et sur l’écosystème », prévient le spécialiste, qui invite les pêcheurs du Bas-Artibonite et ceux des régions avoisinantes à pratiquer une pêche responsable et raisonnée.
En somme, la surpêche est un problème qui touche toutes les communautés de pêcheurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Il est important que chacun prenne ses responsabilités et travaille ensemble pour garantir la pérennité des ressources. Les pêcheurs amateurs des communes du Bas-Artibonite tirent la sonnette d’alarme, il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard.