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À l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle ce mercredi 21 février, célébrée sous le thème « L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l’éducation », Haïti et l’Indonésie ont été les invités spéciaux au siège de l’Unesco à Paris.
Le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) en Haïti, Nesmy Manigat, dans son discours de circonstance en a profité pour faire un plaidoyer sur l’utilisation de la langue créole dans les écoles tout en faisant la promotion du « liv inik », manuel scolaire unique utilisé pour les premières et deuxièmes années fondamentales.
« Des millions d’individus, parmi lesquels 4 millions d’élèves et enseignants haïtiens, souffrent de discrimination par rapport à leur culture et en particulier leur langue maternelle » s’est plaint Manigat.
Selon lui, la non utilisation du créole en milieu scolaire est un facteur occasionnant un fort taux d’échec dans les écoles en Haïti; Les élèves se contentant de mémoriser sans comprendre a-t-il expliqué.
En effet, dans bon nombre d’écoles, l’utilisation du créole par les écoliers est passive de punition. Par rapport à ce contexte, les élèves ne pouvant s’exprimer en Français, restent en retrait, par peur d’être humiliés par leurs camarades.
« Dans une classe d’âge de 100 enfants, 33% abandonnent l’école après les 6 premières années, seuls environ 10% achèvent le secondaire. » rapporte le ministre, présentant l’école notamment comme un espace où la culture haïtienne doit être valorisée à tous les niveaux (linguistique, culinaire…)
Nesmy Manigat a également présenté les réalisations de son ministère et d’autres projets en perspectives.
En plus du « liv Inik », disponible sous format numérique et qui s’étendra jusqu’aux élèves de 6 ème année en 2024, le ministère lancera aussi la radiotélévision éducative(RTE), en support à l’éducation multilingue basée sur le créole haïtien.
De plus, des outils seront mis en place pour encourager les médias à faire usage du créole en vue de rendre l’information plus accessible a-t-il ajouté.
Tout en déplorant le fait que les haïtiens ne puissent jouir pleinement de leurs droits sociaux et culturels, le titulaire du MENFP a attesté qu’en raison de l’insécurité qui prédomine dans le pays, de nombreux enfants attendent de pouvoir retourner s’instruire.