Haïti-Intempéries : 4 morts, 2 disparus, 420 maisons inondées
La grève lancée par les médecins résidents de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti en décembre dernier, en vue de réclamer entre autres de meilleures conditions de travail, se poursuit jusqu’à ce 24 février. Les autorités du Ministère de la santé publique et de la population ne sont toujours pas parvenues à trouver une solution alors que l’accès aux soins dans le pays, notamment dans la capitale, est de plus en plus difficile à cause de l’insécurité qui y prédomine.
Depuis le mois de Janvier de cette année, le service d’admission de l’HUEH a renvoyé tous les patients. Certains sont rentrés chez eux avec des médicaments dans le but de continuer leur traitement à domicile alors que d’autres ont été transférés dans différents hôpitaux de la capitale. Les autres services n’étant pas non plus disponibles, les petites bourses qui pouvaient compter sur les soins offerts par l’HUEH (hôpital général) à un prix abordable, sont donc les premières à souffrir de cette situation.
« En deux mois de grève, on a parlé qu’une seule fois avec le directeur général du MSPP. Lauré Adrien a reconnu la justesse de nos revendications mais semble incapable d’agir. La grève est donc maintenue jusqu’à ce que nos demandes soient satisfaites », a déclaré Yveline Michel, l’une des initiatrices de ce mouvement de protestation.
L’HUEH est constituée d’une dizaine de services et reçoit tous les jours, avant la grève, entre 400 à 500 patients.
« Les médecins résidents travaillaient alors qu’ils manquaient presque de tout : les matériels sont hors services, souvent il n’y a pas de gants médicaux jetables, Il n’y a pas d’électricité, ce qui fort souvent met la vie des malades en danger, l’environnement de l’hôpital est insalubre, de part ce contexte, il est clair que la grève était déjà là, bien avant qu’on ne l’officialise », a détaillé Novensky Aurélien, médecin résident a l’HUEH.
De plus, selon les propos du syndicat des travailleurs de santé mais aussi des médecins résidents, les médecins de services sont rarement présents à l’hôpital pour superviser les soins qu’ils fournissent aux patients et doivent se former eux même. Des mesures n’ont jamais été prises par le ministère de la santé pour pallier ce problème.
Les grévistes entre débrayage et manifestations exigent entre autres revendications, de meilleures conditions de travail, un réajustement salarial, un environnement adapté.
La fermeture de l’HUEH comme celle d’autres hôpitaux qui ont cessé de fonctionner à cause de l’insécurité, tel médecin sans frontière à Martissant fermé depuis 2021, ne permet pas à ceux qui n’ont pas les moyens de recevoir des soins onéreux dans les centres de santé privés, alors que des cas de blessures par balles sont souvent signalés vue le contexte actuel de crise sécuritaire.
En tout cas, le nombre des victimes de violences sexuelles augmentent, les cas de choléra se multiplient, et la levée de la grève ne semble pas être pour demain.