« Lang kreyol, zoutiy rezistans pèp ayisyen », tel est le thème choisi cette année pour célébrer la langue et la culture créole, marquée chaque 28 octobre. L’Académie créole haïtienne (AKA) consacre habituellement ce mois à la promotion et à la valorisation du créole à travers des activités de sensibilisation.
À Port-au-Prince, malgré un contexte de crise et de violence alimenté par l’insécurité, l’AKA a tenu à célébrer cette journée dédiée à la culture créole. Si, chaque année, diverses activités ponctuent le mois d’octobre, cette édition a été quelque peu restreinte en raison des conditions actuelles.
Pour l’occasion, la vice-présidente de l’AKA, Rosilia François Corneille, a déclaré : « L’une des armes les plus redoutables que nos ancêtres nous ont laissée est cette langue, le créole, qui doit être ce symbole d’unité ». Elle a encouragé les jeunes Haïtiens à faire preuve de courage face à la situation difficile du pays.
Le créole, parlé par plus de 15 millions de personnes dans le monde, reste encore sous-représenté dans les institutions haïtiennes, qu’elles soient publiques ou privées. Cette année, l’AKA s’est donné pour mission de promouvoir davantage l’usage du créole dans les espaces institutionnels, tout en prenant des résolutions pour harmoniser l’orthographe du créole haïtien.
Fritz Deshommes, recteur de l’Université d’État d’Haïti, a salué les efforts des défenseurs du créole haïtien. Il a notamment mentionné les avancées réalisées dans l’éducation, avec la créolisation progressive du système éducatif, et l’intégration du créole dans le système judiciaire, comme des mesures concrètes visant à valoriser cette langue.
Instituée depuis 1983, cette journée de la langue créole est un rappel de la diversité culturelle et de l’identité haïtienne, souvent marginalisée mais au cœur de la résistance et de la résilience du peuple.