
Emmanuel Vertilaire, membre du Parti Pitit Dessalines, a saisi le Parquet de Port-au-Prince pour contester les conclusions du rapport de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) l’accusant, avec deux autres conseillers, de corruption passive. L’ancien juge d’instruction qualifie le travail de l’ULCC de « subjectif » et demande des preuves tangibles pour étayer ces accusations.
Quelques jours après la publication du rapport de l’ULCC, qui allègue que les conseillers présidentiels Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Gérald Gilles auraient sollicité 100 millions degourdes pour renouveler le mandat de Raoul Pascal Pierre Louis à la tête du Conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), Vertilaire a réagi en déposant une requête de 13 pages auprès du Parquet. Il y conteste les conclusions de l’ULCC et critique l’institution pour son approche partisane, demandant l’abandon des poursuites.
Vertilaire dénonce également une mauvaise interprétation du concept de corruption passive dans le rapport soumis aux autorités judiciaires. « Les échanges mentionnés ne constituent même pas une preuve », déclare-t-il, tout en dénonçant ce qu’il qualifie d’excès de pouvoir de l’ULCC. Selon lui, le Parquet de Port-au-Prince pourrait décider de classer l’affaire sans suite.
Le dépôt de cette requête, en parallèle à l’installation de Lesly Voltaire à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), exacerbe les tensions politiques en Haïti et risque de compliquer davantage la situation du pays.