La crise généralisée qui sévit en Haïti n’est pas sans conséquence sur la santé de la population. Alors que l’accès aux soins de santé se restreint de plus en plus, les chiffres concernant le nombre de personnes vivant avec le diabète dans le pays ne cessent d’augmenter. De plus, la grande majorité des diabétiques ignorent leur statut selon le docteur Marie Nancy Charles Larco qui intervenait le dimanche 17 mars 2024 lors de l’émission Panel Magik.
La maladie du diabète ne cesse de progresser en Haïti. Toutes les conditions sont réunies pour qu’un Haïtien soit touché par cette maladie. Une mauvaise alimentation, un stress constant, l’obésité, les facteurs liés à l’âge et à l’hérédité sont quelques-unes des causes de ce fléau qui affecte progressivement la population, selon le Dr Larco lors d’une intervention sur Magik 9.
Marie Nancy Charles Larco est médecin interniste, spécialisée en endocrinologie et diabétologie. Elle est la directrice exécutive de la Fondation haïtienne de diabète et de maladies cardio-vasculaires (FHADIMAC). La responsable en a profité pour alerter les autorités concernées sur le diabète, qu’elle considère comme un problème de santé publique.
Le diabète est un fléau aussi grave que l’insécurité
En vieillissant, il est à souligner le risque de développer le diabète, comme l’a indiqué la spécialiste qui a également ajouté que la population vivant dans des pays où l’insécurité alimentaire et financière est présente est plus susceptible de faire face au diabète.
Marie Nancy Charles Larco informe que plus de 8% de la population haïtienne souffre du diabète, soit plus de 500 000 personnes. Elle indique que depuis plusieurs années, les chiffres liés au diabète ne font qu’augmenter, d’où la nécessité de renforcer les actions pour combattre cette maladie dans le pays, préconise-t-elle.
La directrice de la Fondation Haïtienne du Diabète et des Maladies Cardio-vasculaires déplore que la majorité des gens ne savent pas qu’ils sont malades. Elle souligne que les premières phases de la maladie ne présentent que très peu de symptômes.
« Souvent, le diagnostic de la maladie n’est révélé qu’à la suite de complications liées aux phases avancées », a fait savoir le docteur Larco.
Certaines causes du diabète
La directrice exécutive de l’institution, Nancy Charles LARCO, rappelle que, en plus du stress, la sédentarité, la vieillesse, l’hérédité et l’environnement sont également des facteurs de risque ou des déclencheurs de la maladie. Elle estime donc qu’il est essentiel de se faire dépister afin de connaître son statut.
Docteur Larco indique que le stress est un facteur déclencheur du diabète. Le stress favorise la production de cortisol, ce qui peut entraîner la maladie.
Concernant les symptômes, il est important d’être vigilant en cas de fréquentes mictions, de perte de poids et de diminution de la vision, a souligné la responsable, qui encourage les patients à boire de l’eau régulièrement.
Le docteur Larco a ensuite dénoncé l’inaccessibilité des services de santé, les problèmes d’éducation et les multiples troubles sociopolitiques qui empêchent la continuité dans la dispensation des soins à la fondation.
En tant que titulaire d’une fondation spécialisée dans la prise en charge du diabète en Haïti, la spécialiste a souligné que l’insécurité persistante et la précarité criante dans lesquelles vit la population haïtienne entraînent une augmentation des cas de diabète dans le pays, en raison du niveau de stress élevé provoqué par ces multiples difficultés.
« Le diabète est une maladie chronique et parfois évolutive avec laquelle les patients doivent apprendre à vivre. Cela implique de suivre un régime alimentaire strictement adapté, de faire régulièrement du sport et de bien respecter l’ordonnance médicale », a conseillé la spécialiste.
La directrice de la Fhadimac annonce la mise en place d’un soutien psychologique pour les patients, soulignant que l’institution va renforcer les campagnes de sensibilisation et de dépistage à travers le pays.
Marie Nancy Charles Larco en a profité pour lancer un appel à la protection des structures hospitalières et des pharmacies afin de ne pas aggraver le manque de soins de santé auquel fait face la population.