Le parlement haïtien sous la menace des gangs, Joseph Lambert déclenche l’alarme
Le dossier de la mission multinationale d’appui à la sécurité ne cesse de connaître des rebondissements. Après le coup de massue de la justice kényane ayant jugé inconstitutionnel le processus, 6 congressmen américains ont décidé le mardi 13 février de s’opposer au projet en raison du bilan inquiétant des officiers kényans en matière de droits humains. Parallèlement, les parties prenantes travaillent activement pour faciliter dans les meilleurs délais le déploiement de la mission en Haïti.
Malgré l’approbation presque unanime du déploiement de la mission multinationale par le Conseil de sécurité de l’ONU, le projet a enregistré plusieurs revers. Après qu’un tribunal au Kenya s’est déclaré défavorable à la mission, c’est au tour du Congrès américain, notamment de 6 de ses membres, de s’opposer au projet.
Dans une correspondance adressée au secrétaire d’État Antony Blinken, 6 membres du Congrès ont exprimé des réserves quant au déploiement de la mission multinationale d’appui à la sécurité.Ils ont mis l’accent sur le bilan inquiétant des policiers kényans, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme.
En effet, afin d’exprimer leur refus et de semer le doute, les 6 membres du congrès se sont interrogés sur les intentions des États-Unis de soutenir une telle mission, connaissant le passé douteux de la police kenyane, marqué par de flagrantes violations des droits humains.
« Rien qu’en 2023, la police kenyane a tué plus de 23 personnes lors de manifestations au Kenya, suscitant des inquiétudes à la fois auprès de l’ONU, du centre national de la société civile du Kenya et d’Amnesty International au Kenya concernant la brutalité policière », ont dénoncé les 6 députés.
De plus, les députés en question ont critiqué le manque de clarté dans le processus et les objectifs de la mission. Ils estiment qu’une énième mission étrangère dans ces conditions pourrait aggraver davantage la situation du pays.
Ces membres du congrès se sont dits défavorables au financement de la mission par les États-Unis, car cela pourrait jeter de l’huile sur le feu.Nous pensons fermement que le financement conjoint de cette opération de sécurité, en parallèle avec un soutien continu aux autorités haïtiennes de facto, est une stratégie peu avisée qui pourrait avoir des répercussions catastrophiques pour le peuple haïtien, ont-ils souligné.
Ayanna Pressley, Yvette Clarke, Rashida Tlaib, Barbara Lee, Jan Schakowsky et James McGovern sont les signataires de cette lettre adressée au secrétaire d’État Antony Blinken.
Le projet progresse avec difficulté
Dans le cadre du déploiement de la mission multinationale en Haïti, une délégation dirigée par la ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé, s’est rendue à Washington aux États-Unis afin de participer aux dernières planifications concernant la mission.
Les pays qui ont promis de contribuer au déploiement de la force en Haïti ont répondu présents à cette rencontre, qui permettra de clarifier les détails.
« Cette réunion permettra de planifier la venue de la Mission. On abordera toutes les questions auxquelles on peut trouver des réponses, ainsi que tous les problèmes qui se présenteront avant le déploiement. Tout sera passé en revue. La partie haïtienne insiste pour obtenir une date approximative de déploiement », a révélé une source au journal Le Nouvelliste.
Finalement, malgré les préparatifs, la mission est dans l’impasse. Malgré les assurances du président kényan William Ruto, affirmant que les premiers policiers pourraient arriver en Haïti dès cette semaine, le déploiement des agents ne semble pas être prévu pour demain.