Lundi de panique à Port-au-Prince et dans certaines villes de province.
Les chauffeurs de transport en commun assurant le trajet Saint-Marc/Port-au-Prince, ont entamé depuis le vendredi 17 mars 2023 un mouvement de grève à travers lequel ils expriment leur colère contre le climat de terreur instauré à l’entrée Nord de la capitale.
Fatigués, dépouillés, taxés, volés, enlevés…les semaines se suivent et se ressemblent pour les usagers de la zone de Canaan, entrée Nord de la ville de Port-au-Prince. Cette zone est devenue très hostile à la bonne circulation depuis plusieurs mois déjà.
Ce sont, cette fois, les conducteurs du transport public de Saint-Marc, dans le département de l’Artibonite, qui depuis le début du week-end, ont élevé la voix pour exprimer leur ras-le-bol contre les violences imposées par des individus surarmés, en observant un arrêt de travail.
« Les individus armés opérant sur la route nationale numéro 1, au niveau de Canaan, nous rendent la vie dure. Ils volent nos véhicules, détournent des marchandises, kidnappent chauffeurs et passagers. Cette situation est intenable. On n’en peut plus » a martelé, samedi 18 mars 2023, un chauffeur sur les ondes d’une station de radio dans la cité de Nissage Saget.
« Nous sommes en grève pour dénoncer le laxisme des dirigeants concernés, face à ce climat d’insécurité généralisé instauré dans plusieurs endroits dans la région métropolitaine, notamment à Canaan. La montagne de l’opération TORNADE 1 n’a accouché que d’une petite souris. Les malfrats n’en sont nullement ébranlés » a-t-il lâché.
« À chaque situation, les autorités concernées ne font que dénoncer et /ou condamner. La question reste inchangée » a regretté ce conducteur, père de 3 enfants dont deux garçons et une fillette.
Canaan figure depuis quelque temps au nombre de quartiers rouges, situés dans la zone métropolitaine. Des dizaines de personnes qui fréquentent cette zone, en sont sorties victimes sous les yeux passifs de ceux et celles qui font office de dirigeants de ce pays.