Tropicana et Septentrional reconnus comme patrimoine immatériel communal

Dans une correspondance adressée au directeur général de la Police nationale d’Haïti le 24 juillet, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) estime qu’il est nécessaire que l’enquête concernant l’assassinat des policiers à Liancourt aboutisse pour donner un signal fort au pays. La structure a déploré les problèmes structurels et d’ordre hiérarchique auxquels est confrontée l’institution policière.
Les agents des forces de l’ordre n’ont pas cessé d’être pris pour cible par des bandits armés notamment au cours de l’année 2023 où plus d’une dizaine de policiers ont déjà été assassinés. Le CARDH exhorte les autorités concernées à faire œuvre qui vaille pour freiner ce cycle dramatique qui affecte de plus en plus la PNH.
À travers une correspondance adressée au commandant en chef de la police, l’organisme de défense des droits humains critique le manque de leadership au sein de la PNH. Le CARDH en veut pour preuve le dossier de l’assassinat des 6 policiers à Liancourt en janvier dernier qui a secoué tout le pays.
30 secondes, c’était la durée de cette vidéo filmée par les bandits de « Baz Gran Grif » de Savien, dans l’Artibonite. Ils y mettaient en scène, comme des trophées de guerre, les cadavres dénudés de six policiers, leurs armes, 5 fusils d’assaut et 6 pistolets de calibre 9 millimètres. Ils souillaient les dépouilles de Kether Louis, Mackès Badin, Donalson Innocent, Norabert Aurélus, James Junior Félis et Camille Pierre.
6 mois après, toujours rien. Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) estime important que l’enquête aboutisse, sinon carte blanche est donnée aux bandits pour continuer à assassiner les policiers et aux auteurs/complices de cette tuerie et d’autres pour continuer à les livrer à cause des ambitions personnelles démesurées.
Le CARDH critique aussi le laxisme des autorités qui, en dépit de l’assassinat planifié des policiers, n’ont jamais pris de dispositions concrètes pour durcir le ton face à cette situation.
Pour parvenir à l’aboutissement de cette enquête, la structure croit nécessaire que les syndicats de police, la société civile aident à l’aboutissement de l’enquête en vue de redorer le blason de la PNH. Elle invite l’inspection générale de la PNH à finaliser son enquête afin que la direction générale de l’institution donne suite pour que toute la lumière soit faite sur le drame.
« La coopération internationale doit aussi exiger que la lumière soit faite sur ces drames. Les partenaires internationaux doivent exiger que les autorités policières et judiciaires rendent compte de ce qui s’est passé à Liancourt et à Village-de-Dieu et adoptent des sanctions disciplinaires, administratives et judiciaires contre les coupables », souligne le CARDH.
Par ailleurs, l’organisme rappelle que de janvier à juillet, pas moins de 13 policiers ont été assassinés, 14 autres portés disparus et au moins 2 lynchés par les gangs armés pour le premier semestre de l’année 2023.