La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif a célébré ce mardi 27 juin, les 200 ans de son existence en présence de plusieurs personnalités dont le Premier ministre Ariel Henry, d’autres membres du gouvernement, des membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, des directeurs généraux et d’autres cadres de l’administration publique.
La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif a bouclé ce mardi, un mois d’activités marquant le 200e anniversaire de création de l’institution en 1823. Une messe d’action de grâce a été chantée par Monseigneur Pierre André Dumas en la circonstance avant que la présidente de la Cour et le chef du gouvernement ne délivre son message en l’occasion.
Diverses activités culturelles notamment des danses folkloriques et des chants ont pimenté la fête dès la fin de la célébration eucharistique.
La Présidente de la Cour Supérieure des Comptes, la juge Marie Neltha Féthière dans son discours de circonstance a fait un bref historique de l’institution qui, auparavant s’appelait la Chambre des Comptes.
La juge Féthière a mis l’accent sur l’importance et le grand rôle de la CSC/CA qui est chargée de contrôler les fonds de l’État. Elle a salué l’engagement de tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à la réalisation des festivités relatives au bicentenaire de l’institution.
La titulaire de la CSC/CA, fait état des difficultés politiques et administratives rencontrées par l’institution au cours de ses 2 siècles d’existence.
« Il est nécessaire que tous les ordonnateurs publics rendent des comptes », a rappelé la juge Marie Neltha Féthière.
Elle a, toutefois, déploré les limites du système judiciaire, qui met généralement du temps à punir ceux qui abusent des ressources de l’État. La responsable a renouvelé l’engagement de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif à continuer à travailler dans l’intérêt des justiciables et des contribuables.
Pour sa part, le Premier ministre Ariel Henry, qui s’est également exprimé pour la circonstance, a exprimé sa satisfaction pour la célébration du 200e anniversaire de la création de la cour. Il a rendu un vibrant hommage aux 9 conseillers et à tous ceux qui les aident à remplir leur mission.
« Je suis venu vous inviter à l’audace pour faire les réformes, pour innover, pour refaire de l’État le levier du changement, à travers l’assainissement des comptes et une justice administrative équitable », a déclaré Ariel Henry s’adressant au personnel de l’institution.
« Le contrôle des comptes publics est une exigence morale et une action citoyenne », a poursuivi le chef du gouvernement qui souligne que l’argent public est l’argent de tous et le sacrifice de tous les contribuables.
« L’argent public, c’est l’argent de la collectivité. C’est l’argent durement gagné par le travail, l’effort, la peine de chacun. Cet argent est le sacrifice qui est imposé à chaque contribuable pour que la République puisse vivre », a souligné Ariel Henry.
Le titulaire de la Primature a invité les conseillers et les autres responsables à continuer à appliquer les principes de bonne gouvernance en vue de pérenniser l’institution. Il a salué les grands résultats et réalisations du CSC/CA au cours de ses 200 ans d’existence.
« Je vous souhaite de garder intactes vos vertus et les valeurs qui vous habitent et qui transcendent la Cour, gardienne vigilante de nos finances publiques, le gendarme des comptes publics. Elle doit continuer à asseoir, à travers le temps, sa réputation sur du roc », a espéré le neurochirurgien.
Plus loin, le Premier ministre dit renouveler sa confiance en cette institution tout en plaidant en faveur du renforcement de la justice administrative. Il a invité les conseillers à maintenir les qualités et les valeurs qui résident en eux afin de continuer à jouer le rôle de gardiens des finances publiques et de gendarmes de tous les comptes publics.
La CSC/CA est une juridiction financière et administrative. Elle exerce également des attributions consultatives.En tant que juridiction financière, à l’exception des ministres et du Premier ministre sur qui elle n’a pas juridiction, la CSC/CA est chargée de juger les comptes des ordonnateurs et comptables de l’État et des Collectivités territoriales.
À ce titre, elle déclare quittus ou débet leurs comptes suivant que leur gestion est conforme ou non aux normes et principes qui gouvernent les finances publiques. Le champ de compétence de la Cour s’étend également aux organismes de droit privé bénéficiant de subventions de l’État.