Des acteurs de la scène politique qualifient de manœuvres politiques, les démarches initiées cette semaine par le Premier ministre Ariel Henry, pour la mise en place du Conseil Électoral Provisoire.
Le leader du Parti UNIR, Clarens Renois, l’ancien sénateur de l’Ouest Antonio Cheramy, le représentant du parti AN FOS, Walson Sanon et le dirigeant du mouvement MTVAyiti, Schultz Simpssie Cazir, estiment que, par cette initiative, le Premier ministre veut faire passer le temps car le climat n’est pas propice.
Ces acteurs politiques invitent le gouvernement à se concentrer sur la question de l’insécurité avant de penser à la formation du CEP, car disent-ils, la sécurité doit précéder toute initiative visant à mettre en branle la machine électorale.
A ce propos, l’ancien sénateur de l’Ouest, Antonio Chéramy ne mâche pas ses mots. « Les démarches entreprises par le PM Ariel Henry auprès des secteurs pour former le CEP dans le contexte actuel n’est autre qu’une diversion, une manœuvre dilatoire pour faire passer le temps », a déclaré l’ancien parlementaire.
« Pour s’éterniser au pouvoir, l’équipe en place semble être prêt à tout pour faire semblant de vouloir réaliser des élections, alors qu’ils savent très bien qu’ils ont d’autres priorités », a-t-il ajouté, dénonçant un plan du Premier ministre consistant à mettre en place un organe électoral pour matérialiser son projet.
Le leader du Parti UNIR, de son côté, se dit préoccupé par la montée des actes de banditisme dans le pays, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite qui détiennent une forte quantité d’électeurs.
Les conditions ne sont pas favorables à la formation du CEP, encore moins à la réalisation des élections générales dans un pays où l’insécurité bat son plein, a souligné le professeur d’universités, qui encourage les leaders issus de différentes familles politiques à se mettre autour d’une table pour discuter en vue de juguler la crise.
Les positions de Schultz Simpissie Cazir du MTV Ayiti et de Walson Sanon ne sont pas différentes. Ils dénoncent l’indifférence du pouvoir vis-à-vis de la situation de la population, surtout dans les zones défavorisées.
Pour certains citoyens, interrogés par Ted’Actu, cette nouvelle n’est pas la bienvenue. Ils exigent de préférence, la mise en place d’une politique de sécurité, des mesures visant à combattre l’insécurité alimentaire entre autres.
Vertement critiqué, le gouvernement n’a pas encore pipé mot au sujet de l’annulation d’une rencontre programmée pour le 12 avril dernier avec la participation notamment des représentants de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) au sujet de la formation du CEP.