L’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) a tiré la sonnette d’alarme auprès des autorités compétentes, dénonçant ce qu’elle qualifie de gestion désastreuse de l’ancien protecteur du citoyen, Me Renan Hédouville. Dans une note publiée le lundi 6 janvier 2025, l’organisme de défense des droits humains a mis en lumière des irrégularités graves, estimant le préjudice à près de 16 millions de gourdes.
Selon l’OCNH, cette somme aurait été décaissée entre 2022 et 2024 pour des per diem et des billets d’avion liés à des voyages fictifs, accusant ainsi Me Hédouville de détournement de fonds publics. Ces révélations s’ajoutent à d’autres accusations déjà portées par l’organisation dans un précédent rapport, telles que des abus de fonction, des cas de surfacturation, de népotisme et de favoritisme.
Face à ces accusations, l’OCNH réclame l’ouverture d’une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur l’utilisation des fonds de l’Office de la protection du citoyen (OPC). Elle exhorte également les autorités judiciaires à poursuivre et sanctionner toutes les personnes impliquées, qu’elles soient directement ou indirectement responsables, conformément à la loi.
Me Renan Hédouville a occupé le poste de protecteur du citoyen durant les sept dernières années. À l’issue de son mandat, le Conseil présidentiel de transition, dirigé par Lesly Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas, et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, a nommé par arrêté le juge Jean Wilner Morin comme protecteur par intérim. Une décision que Me Hédouville a critiquée publiquement, la qualifiant d’illégitime.
Créée par la Constitution de mars 1987, l’OPC a pour mission de veiller au respect des engagements nationaux et internationaux de l’État en matière de droits des citoyens. Le protecteur du citoyen, qui bénéficie d’une immunité, est nommé pour un mandat unique de sept ans, non renouvelable. Il perçoit un salaire équivalent à celui d’un ministre et jouit d’un rang protocolaire similaire lors des cérémonies officielles.