La Police nationale d’Haïti (PNH) a bénéficié d’un nouveau don de matériel ce mercredi 11 décembre. Le gouvernement canadien a remis officiellement 22 véhicules de type Toyota Land Cruiser aux autorités haïtiennes. Selon l’ambassadeur du Canada en Haïti, André François Giroux, ce geste témoigne de l’engagement de son pays à appuyer Haïti dans sa lutte contre l’insécurité galopante.
« Déjà sur la route ! En solidarité avec le peuple haïtien, nous avons remis 22 véhicules à la PNH pour appuyer ses activités au profit de la sécurité des Haïtiens », a déclaré le diplomate via son compte officiel.
Des appuis logistiques, mais des besoins criants
Ce don intervient quelques jours après que la France, par l’intermédiaire de son ambassadeur en Haïti, Antoine Michon, a offert quatre véhicules blindés à la PNH. Ces gestes successifs, bien que louables, ne répondent pas à l’ampleur des besoins logistiques de la police nationale, confrontée à une vague de violence sans précédent.
En 2024, les gangs armés ont imposé un climat de terreur marqué par des scènes de barbarie. La PNH, institution centrale dans la protection des citoyens et de leurs biens, peine à remplir sa mission, faute de matériel adéquat. Pourtant, malgré plus de 25 ans de soutien international, notamment de la part des États-Unis, du Canada et de la France, les besoins fondamentaux de la police restent insatisfaits.
Une aide critiquée
Si ces dons sont régulièrement mis en avant comme des symboles de solidarité, ils suscitent également des critiques. Plusieurs observateurs dénoncent une forme de dépendance maintenue par ces aides ponctuelles. « L’aide, tant qu’elle ne permet pas de s’en passer, il faut à tout prix s’en débarrasser », rappelait Joseph Ki-Zerbo, intellectuel burkinabé.
Face à l’ampleur de l’insécurité, certains estiment que ces appuis matériels sont insuffisants et mal adaptés à la réalité du terrain. La PNH, au-delà de véhicules et d’équipements, aurait besoin d’une restructuration profonde et d’un renforcement significatif de ses capacités opérationnelles pour espérer inverser la situation.
Le chemin vers une autonomie véritable
Alors que l’année 2024 s’achève sur un bilan sombre, la question de l’autonomie de la PNH reste cruciale. La communauté internationale, malgré ses efforts, semble sous-estimer l’ampleur du défi. Pour beaucoup, une réforme en profondeur, accompagnée d’un soutien stratégique et durable, est indispensable pour permettre à la police haïtienne de remplir pleinement son rôle et de restaurer la confiance du peuple haïtien.