Plusieurs personnalités haïtiennes épinglées par l’Unité de Lutte contre la Corruption
Bagages perdus, retards et annulations de vols ne sont que quelques-uns des problèmes rencontrés par les passagers de Sunrise Airways, qui sont devenus la risée des réseaux sociaux, ces derniers jours. Les plaintes sont incommensurables, les frustrations énormes. Et jusqu’à présent, la compagnie aérienne n’a pipé mot !
Ils sont légions les témoignages de critiques virulentes à l’encontre de la qualité du service de Sunrise Airways et de la manière dont ses responsables traitent les clients. Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient. Les mauvaises expériences tentent de montrer la face cachée de cette compagnie aérienne qui ne manque jamais une occasion d’appâter sa clientèle.
Retards et annulations de vols
« Je devais quitter Haïti le 16 octobre 2023, accompagné d’un groupe d’artistes, pour participer à une formation à Cuba. Dans la soirée du 15 octobre, nous avons reçu un courriel nous informant que le vol était reporté au 17 octobre. L’un d’entre nous, qui vit à Jacmel, a reçu le message alors qu’il était en route pour Port-au-Prince. Il a dû donc revoir son budget pour passer une nuit de plus dans la capitale avant de prendre le vol », confie un témoin de Ted’Actu.
Le film d’horreur n’avait pas pris fin. Les séquences dramatiques se sont poursuivies lors du vol retour du témoin « Le vol était prévu pour 3 heures. Mais ils ont dû le reporter à 5 heures, sans avoir la décence de donner le motif du retard, comme on le fait habituellement dans les courriels d’annulation ou de reprogrammation. Tous les passagers étaient frustrés. Aucun cadre de la compagnie n’est venu s’excuser pour cette énième irrégularité », critique avec véhémence notre témoin. « C’est décevant !», martèle-t-il.
Une catastrophe évitée
Cette mauvaise expérience n’est pas arrivée qu’à ces groupes de personnes. Un journaliste haïtien du nom de Louis-Joseph Olivier a vécu un cauchemar le week-end dernier. Son vol de 45 minutes s’est transformé en un calvaire de 12 heures.
Alors que le vol de Sunrise Airways se dirigeait vers Saint-Domingue, il n’a pas pu atterrir dans la capitale dominicaine inondée, malgré deux tentatives. « L’avion, qui a frôlé la catastrophe, a dû réaliser deux atterrissages d’urgence à La Romana et Punta Cana », raconte Olivier dans un texte partagé sur Facebook.
Selon le travailleur de la presse, 101 voyageurs plus l’équipage étaient à bord du vol. La compagnie Sunrise, selon Olivier, a jumelé ses deux vols du jour optant pour un plus gros appareil.
« Après 20 minutes de vol, le pilote annonce qu’il enclenche le processus pour atterrir sur l’aéroport Las Americas. L’avion descend et à tout juste quelques mètres de la piste, le commandant remet les gaz. Bon, jusque-là ce n’est pas trop grave. C’est une procédure habituelle quand la situation au sol ne permet pas de poser l’appareil en toute sécurité. Après des minutes de turbulence, le pilote annonce un atterrissage d’urgence à La Romana en attendant que la situation s’améliore sur Santo Domingo », explique Olivier, précisant que Santo Domingo était en alerte rouge à cause des intempéries et les graves conséquences qu’elles charrient.
Les images de la ville inondée commençaient à circuler et les nouvelles n’étaient pas de bon augure, mais contre toute attente, le commandant de bord a annoncé que l’avion va redécoller pour Saint-Domingue aux risques et périls des passagers. Sunrise ne voulait sans doute pas prendre en charge les passagers pour une nuit, selon Olivier.
« Choz di, choz fèt, l’appareil décolle dans le noir, sans visibilité, affrontant l’orage et de violents coups de vent. Ce dernier vol a été la plus grande frayeur de la vie de nombreux passagers, selon leurs témoignages. L’appareil plonge à plusieurs reprises, secoue dans tous les sens. À bord, c’est la panique totale parmi les voyageurs qui pleurent et supplient le très haut alors que se partage l’impression que l’équipe était en train de perdre le contrôle de l’appareil qui plongeait », explique Olivier avec une plume toujours sous le choc.
Dans le ciel, les minutes sont longues. Les passagers sont tendus et, selon Olivier, perdant espoir face à ce qui se passe, certains ont cédé à l’architecte de l’univers. Quelques minutes plus tard, enfin, l’équipage est au bord de la catastrophe. Le commandant de bord annonce un nouvel atterrissage d’urgence, cette fois à Punta Cana, signifiant la fin du vol. Il ajoute, selon Olivier, « que la compagnie est à la recherche d’un hôtel où tous les passagers pourront être logés ».
Il semble que seul le commandant disposait de cette information. Selon toute vraisemblance, Sunrise n’a pas l’intention de prendre en charge les passagers. « Les passagers traumatisés par ce voyage interminable n’ont rien entendu de la part de Sunrise. Pas un texte, pas un email, pas même un mot d’excuse de la part de Sunrise… » critique Olivier.
Pour éviter de payer des frais d’hôtel aux passagers, Olivier explique que « Sunrise entasse tout le monde dans deux bus à 10 heures du soir pour Santo Domingo par la route ».
Sous la publication d’Olivier, les commentaires fusent. Ils partent tous dans le même sens, profitant de cette situation critique pour régler leurs différends. Certains estiment que le traitement serait différent s’il y avait des concurrents. « S’il y avait un État, Sunrise est une entreprise qui aurait dû être fermée », commente Phanord Cabé, un influenceur bien connu en Haïti, un passionné de high-tech qui a vécu les mêmes horreurs dans d’autres circonstances.
À ce jour, l’entreprise n’a toujours pas réagi face à tant de critiques. L’Autorité Aéroportuaire Nationale, un organe du gouvernement, n’a pas non plus réagi. Entre-temps, la compagnie continue de promouvoir ses vols et d’appeler d’autres clients à monter à bord, ignorant le cauchemar vécu par certains ces derniers jours.