Le dialogue entre le gouvernement, des dirigeants politiques et des acteurs de la société civile s’est ouvert hier dimanche 13 juin à la capitale jamaïcaine, Kingston. Une initiative de la CARICOM qui vise à réunir les différents protagonistes autour d’une même table en vue de trouver un dénouement à la crise haïtienne.
Ils sont plus d’une trentaine d’acteurs haïtiens à avoir fait le déplacement au pays de Bob Marley pour prendre part à ce sommet sur la crise multiforme qui sévit en Haïti depuis un certain temps.
C’est le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness qui a donné le coup d’envoi à ces échanges suivi de la Secrétaire Générale de la CARICOM, le Dr Carla Barnet qui souhaite que ce dialogue soit une réussite.
Dans son allocution de circonstance, le Premier ministre Ariel Henry se veut on ne peut plus clair: « nous ne sommes pas venus ici pour négocier un accord en plus », a-t-il lâché à la délégation haïtienne. Le Dr Henry a rappelé ses différentes initiatives de dialogue comme l’accord du 11 septembre 2021 et celui du 21 décembre 2022 qui n’ont jusqu’à présent apporté aucun résultat concret.
Comme pour s’adresser directement au groupe de Montana, le chef du gouvernement a critiqué certains acteurs qui ont choisi un Président de la République et un Premier ministre pour diriger le pays en dehors des normes démocratiques.
« Certains d’entre vous, voulaient accéder au pouvoir sans passer par des élections et ont même désigné un Président de la République et un Premier ministre. Pour eux, c’était la meilleure solution », a-t-il souligné.
Tout en saluant la démarche des dirigeants de la CARICOM, le Premier ministre Ariel Henry a tenu à rappeler qu’aucune solution durable des problèmes d’Haïti ne saurait venir de l’étranger ni être imposée par d’autres acteurs. Ainsi, le Dr Henry dit croire qu’il incombe aux haïtiens de trouver une solution aux différents maux qui rongent le pays et a plaidé en faveur d’un consensus national devant permettre à Haïti de recommencer à fonctionner.
Plus loin, le chef du gouvernement a annoncé un nouveau remaniement ministériel au sein de son équipe gouvernementale. Le Dr Ariel Henry a parallèlement confirmé qu’il aura de profonds changements au sein du cabinet ministériel, au niveau des mairies et dans la diplomatie en vue d’y mettre de l’ordre, a-t-il promis.
«L’engagement a été pris devant la nation, de procéder à un remaniement au sein du gouvernement. Ce sera fait. La promesse a été faite de procéder à des réformes au niveau de la haute administration publique. Ce sera fait», a annoncé le chef de la Primature, précisant que tout le monde ne pourra pas obtenir un portefeuille ministériel.
Il a de surcroît invité les participants à le rejoindre pour contribuer au rétablissement de la paix dans le pays et travailler avec le prochain CEP pour mettre en branle la machine électorale.
Des promesses qui laissent perplexes certains dirigeants politiques membres de la délégation qui disent attendre des actions concrètes de la part du Premier ministre Ariel Henry.