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Acculés par une pénurie d’eau sans précédent et une détérioration du climat sécuritaire, notamment dans les zones marécageuses, les agriculteurs du Bas-Artibonite entament leur campagne agricole dans un contexte de grande incertitude.
En raison de la pénurie d’eau dans la rive gauche, communément appelée « Bannannout », affectant plusieurs blocs de production dans la région, les agriculteurs sont contraints de retarder leur campagne agricole qui devrait, selon le calendrier cultural de la zone, débuter au début du mois d’avril.
Parallèlement à cette crise d’eau, la situation sécuritaire se dégrade dans plusieurs communes de la région du Bas-Artibonite, notamment dans les zones marécageuses contrôlées par des individus armés. Face à cette situation intenable, les agriculteurs craignent que cette récolte ne soit perturbée ou entièrement compromise.
Pour certains agriculteurs et planteurs, la chose la plus sûre est d’attendre que les conditions soient favorables avant d’entamer le processus de semis de riz pour la nouvelle récolte, tandis que d’autres, au contraire, veulent prendre le risque de semer malgré les problèmes auxquels ils sont confrontés.
« L’eau est un élément indispensable dans la culture du riz tout comme les intrants agricoles. On en a besoin pour semer le riz, mais également tout au long de la croissance jusqu’à la récolte », explique Harry Clervius, membre de l’Association des irrigants de Liancourt, Artibonite (AILA).
Les agriculteurs entament cette nouvelle campagne agricole avec des problèmes récurrents tels que l’augmentation vertigineuse du prix des intrants agricoles et de l’engrais sur le marché local, l’insécurité généralisée, le ralentissement des activités au marché de Pont-Sondé, le coût élevé du transport, la carence de main d’œuvre qualifiée en raison des déplacements massifs des gens qui fuient la violence des gangs armés, la fermeture des institutions bancaires, l’absence de crédit agricole, la dislocation des blocs de production agricole et l’absence de machines agricoles.
L’incertitude est d’autant plus grande quand on sait que la production de la variété de riz TCS 10, variété dominante de la zone, peut être compromise si on retarde la date de la transplantation, alerte-t-il, dénonçant le silence des responsables de l’Organisme du Développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA).
Si la production de riz est la principale activité de la région, elle n’est pas la seule à être concernée par la rareté persistante de l’eau dans la région du Bas-Artibonite.
« La culture du riz, du melon, du maïs, du lalo, des légumes et d’autres cultures nécessitent une forte présence d’eau », précise Romel, planteur expérimenté.
« Les autorités ne semblent pas s’intéresser à cette plantation. Elles semblent vouloir éliminer la production de riz dans la région », regrette-t-il.
Toutefois, des agriculteurs du Bas-Artibonite appellent les autorités à adopter des mesures rapides et efficaces pour éviter une catastrophe, telles que la mise en place d’un financement adapté pour les agriculteurs, la réhabilitation des canaux d’irrigation, la sécurité dans les zones de production et la réduction des prix des intrants agricoles.
En outre, ils plaident en faveur de l’élaboration et la de mise en œuvre des politiques agricoles adaptées pour soutenir efficacement ce secteur qui est l’un des piliers de l’économie du pays.