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Faisant partie des arts de la scène, la danse est une forme d’expression artistique qui existe depuis longtemps et se définit comme une activité ludique, pratiquée par une ou plusieurs personnes, consistant à exécuter une succession de mouvements ordonnés au rythme d’une musique vocale ou instrumentale. Elle est considérée comme un art à part entière. Toutefois, ces dernières années, elle est en train d’être réduite en Haïti à une simple expression : GOUYAD.
Avec l’avènement des Disc Jockey (DJ) en Haïti et la popularisation d’un genre musical dénommé RABODAY, la danse a peu à peu perdu de son charme, de son symbolisme et de sa sublimation, ainsi que de son aspect artistique. Elle se résume désormais à un simple mouvement de hanches.
Dans les vidéoclips et dans les festivités en plein air, où les DJs assurent l’animation, le mouvement des hanches « Gouyad » s’érige en maître et seigneur.
La réduction de la danse à un geste simpliste et aguicheur peut paraître amusante et divertissante, mais elle a des répercussions négatives sur la perception et la pratique de cet art et sur la culture en général.
En conséquence, les danseurs érudits se font de plus en plus rares, notamment dans les grandes villes où la plupart des jeunes se livrent corps et âme au RABODAY. Ceux qui s’en démarquent font l’objet de vives critiques. Les véritables danseurs ont cédé leur place à ceux qui maîtrisent le « Gouyad ».
Maestro Lanois Camilus, ancien membre de la fanfare du caserne des Gonaïves, se dit bouleversé face à la détérioration des valeurs haïtiennes à tous les niveaux, y compris dans le domaine culturel, en proie à une acculturation excessive.
S’indignant de ce qui était autrefois valorisé par les Haïtiens et qui ne l’est plus de nos jours, le saxophoniste déplore la disparition des danses traditionnelles, telles que Djouba, Kontredans, Matinik, Banda, petro, qui ont longtemps contribué à la richesse de notre culture. Il affirme que ces danses sont en train de disparaître dans notre culture dans l’indifférence la plus totale du ministère de la culture.
Il s’interroge également sur la faible connaissance de la jeunesse haïtienne, du boléro, un rythme qui faisait les beaux jours de la musique haïtienne dans les années 1980.
Les compositeurs et les artistes ont fait de ce rythme le cadet de leurs soucis. Tout ceci est le résultat d’une acculturation démesurée, laquelle a porté atteinte à notre culture et à notre identité en tant que peuple, qui se trouve désormais sous l’emprise du rythme de l’Occident, se désole le maestro.
« Au bord de la mer, dans les discothèques, lors des journées récréatives organisées par des établissements scolaires, chacun se déhanche à sa manière », se plaint l’ancien membre des Forces armées d’Haïti (FAD’H), attristé par la dégradation de la danse dans les activités culturelles en Haïti.
Que reste-t-il de la danse ?
Le maestro Lanois Camilus croit que la danse ne pourrait jamais se résumer à un simple mouvement de hanche en Haïti. Si la majorité se laisse emporter par cette gestuelle, il y aura toujours une poignée de danseurs soucieux de préserver l’essence de cet art de la scène, soutient- il.
Par ailleurs, il rappelle que la danse est comme une forme d’expression artistique, c’est un langage universel qui mérite d’être respecté et apprécié à sa juste valeur.
En conclusion, il est important que la société haïtienne reconnaisse l’importance indéniable de la danse et accorde davantage de soutien aux artistes locaux.
En outre, la danse se veut également être une forme de divertissement et de plaisir. Toutefois, il est regrettable de constater que cette nouvelle mode a tendance à altérer la quintessence même de cette composante des arts de la scène.