La cheffe du BINUH désapprouve l’idée d’une nouvelle transition pour remplacer Ariel Henry

L’avenir du Kenya à la tête de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) reste incertain, à quelques mois de l’expiration de son mandat. Le président kényan, William Ruto, menace de retirer ses troupes en l’absence de directives claires du Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans une correspondance adressée cette semaine à l’instance onusienne, le président kényan exprime ses inquiétudes, un an après le déploiement de la mission en Haïti. Il dénonce des problèmes persistants de financement, un manque criant de matériel et d’équipements, ainsi que l’expiration imminente de contrats logistiques jugés essentiels. Cette mise en garde survient à la veille d’une réunion décisive prévue le 30 juin.
« Sans instruction claire du Conseil de sécurité des Nations unies, le Kenya ne pourra pas poursuivre son engagement. Nous sommes contraints de réévaluer notre participation », a averti William Ruto, réclamant une réponse urgente.
Alors que la MSS vient de boucler sa première année en Haïti, le bilan reste mitigé. À ce jour, seulement 11 % des financements prévus pour la première année ont été mobilisés — soit 68 millions de dollars sur les 600 millions estimés — et à peine 40 % des effectifs promis ont été déployés.
Sur le terrain, la situation sécuritaire continue de se dégrader. Les gangs étendent leur contrôle, notamment dans l’Ouest et l’Artibonite, poussant des milliers de personnes à fuir leurs foyers, sous les yeux impuissants de la Police nationale haïtienne et de la MSS. Ce contexte alimente les critiques contre la mission, dont l’efficacité est de plus en plus remise en question douze mois après son lancement.