
Lors d’une interview accordée à Radio Magic 9, ce lundi 28 avril, Moïse Jean-Charles, leader du parti Pitit Dessalines, a menacé de retirer son représentant, Emmanuel Vertilaire, du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) si les revendications de sa formation politique, notamment la révocation du Directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), ne sont pas satisfaites dans un délai de deux semaines.
Critiquant vivement l’inaction du CPT face à la dégradation de la situation sécuritaire, l’ancien sénateur du Nord a exigé un vaste remaniement au sein du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), réclamant notamment le remplacement de Normil Rameau à la tête de la PNH, ainsi que d’autres changements au sein d’institutions publiques.
Pour faire entendre ces revendications, Emmanuel Vertilaire, conseiller-président issu de Pitit Dessalines, avait sollicité une réunion urgente avec le président du CPT. Toutefois, Moïse Jean-Charles a dénoncé la tournure de cette rencontre, accusant le président du Conseil d’avoir quitté les discussions sans explication, un geste qu’il a qualifié d’« irrespectueux ».
Face à ce qu’il considère comme un manque de sérieux, Moïse Jean-Charles annonce l’envoi prochain d’une correspondance officielle au président du CPT pour exiger des mesures concrètes. À défaut de réponses satisfaisantes dans les quinze jours, Pitit Dessalines entend retirer son représentant du Conseil.
Interrogé sur l’escalade de l’insécurité, Moïse Jean-Charles a évoqué l’existence d’un « vaste complot » impliquant de grandes multinationales du secteur minier et des réseaux de trafiquants de drogue, qui chercheraient, selon lui, à prendre le contrôle du centre-ville de Port-au-Prince pour y développer leurs activités illégales.
Cette sortie musclée de Moïse Jean-Charles vient accentuer la pression sur un CPT déjà fragilisé par de nombreuses critiques quant à sa gestion de la crise nationale.