Dans un climat de crise sociopolitique grandissante, plusieurs parties signataires de l’Accord du 3 avril 2024, dont le parti Pitit Dessalines, exigent la mise à l’écart des trois Conseillers-Présidents impliqués dans le scandale de corruption touchant la Banque Nationale de Crédit (BNC). Dans une note de conjoncture, ces parties dénoncent également la domination exercée par le parti Fanmi Lavalas, ses alliés, et certains acteurs du secteur privé sur le processus de transition.
Les signataires, parmi lesquels Me André Michel, Sorel Jacinthe, Pascal Adrien (accord du 21 décembre), Clarens Renois et Liné Balthazar (accord du 30 janvier), Claude Joseph et Claude Édouard (RED/EDE), ainsi que Gué Berline (Pitit Dessalines), pointent du doigt les décisions unilatérales du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Ils critiquent notamment les récentes nominations diplomatiques jugées partisanes et incompatibles avec l’esprit de l’Accord du 3 avril 2024, ainsi que l’attitude du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accusé de diriger un gouvernement ouvertement politisé.
Ces acteurs demandent à la CARICOM, en tant que facilitateur, d’intervenir pour établir un dialogue entre les Conseillers-Présidents et les autres parties prenantes. L’objectif est de constater l’inapplication de l’Accord et de déclarer caduque la mission du CPT, accusé d’avoir échoué à remplir ses engagements.
Par ailleurs, les signataires appellent à une concertation élargie avec d’autres secteurs non-signataires de l’Accord afin de parvenir à un consensus large pour une gouvernance stable. Ils insistent sur la nécessité d’une administration qui rétablisse la paix civile, relance le développement durable et améliore les conditions de vie des citoyens.
Dans un contexte marqué par la montée des violences orchestrées par des gangs et l’impuissance des institutions, ces signataires soulignent l’urgence d’une réponse collective pour sortir le pays de l’impasse actuelle. Ils exhortent les autorités à instaurer un véritable changement au service des aspirations des Haïtiens.