Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a rapporté un total de 1 379 cas de décès et de blessés résultant des actions des groupes armés, ainsi que 428 personnes victimes d’enlèvements au cours du deuxième trimestre de l’année 2024. Ces incidents se sont principalement concentrés dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Dans un communiqué diffusé ce mardi 30 juillet 2024, le BINUH exhorte la communauté internationale à intensifier ses efforts en faveur d’Haïti.
Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a fait état de 1 379 cas de décès et de blessures associés aux activités des gangs armés, ainsi que de 428 personnes victimes d’enlèvements à des fins de rançon, pour le seul deuxième trimestre de l’année 2024.
Les départements de l’Ouest et de l’Artibonite demeurent les plus affectés par la violence des gangs, qui intensifie le climat de terreur parmi la population. Par ailleurs, les unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont réalisé plusieurs opérations, au cours desquelles 236 citoyens ont perdu la vie, victimes de balles perdues ou engagés dans des échanges de tirs entre les gangs et les forces de l’ordre.
Dans ce rapport, le BINUH exprime son inquiétude face à l’augmentation des violences sexuelles envers les femmes et les filles. Les gangs ont attaqué de nombreuses victimes alors qu’elles accomplissaient leurs activités ou se déplaçaient à pied ou en voiture d’une zone à une autre. Selon le bureau, « certaines victimes se retrouvent dans des camps de déplacés internes de la capitale, tandis que d’autres sont tuées par des gangs après avoir été violées », s’inquiète le BINUH.
La violence persistante dans le pays continue d’affecter gravement les enfants. Entre avril et juin, environ cinquante enfants ont été tués ou blessés lors d’attaques attribuées à des gangs armés ou suite à des balles perdues lors d’opérations de police visant à déloger ces groupes. D’autres enfants ont également été victimes de la population en raison de soupçons liés à leur implication présumée dans des activités criminelles associées aux gangs.
Le bureau condamne fermement l’utilisation abusive des enfants par les gangs pour perpétrer des actes criminels. D’après le rapport du bureau des Nations Unies en Haïti, ces gangs ont non seulement vandaliser et voler des biens publics, mais aussi incendié à plusieurs reprises des infrastructures publiques. De plus, ils ont causé la destruction de plus de 450 résidences et commerces durant la même période et continuent d’entraver la libre circulation, notamment sur les routes nationales.
Le BINUH condamne les menaces et les attaques à l’encontre des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des agents publics, qui se sont accrues récemment. Il déplore également les intimidations persistantes visant les acteurs judiciaires. En outre, le bureau a mis en évidence la détérioration des conditions de détention. « 78 prisonniers ont perdu la vie, principalement en raison de l’insuffisance des soins, de l’alimentation et de l’accès à l’eau potable », a indiqué le bureau onusien.
Les menaces et les attaques visant des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme ainsi que des personnes affiliées à l’État ont continué d’être documentées par le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Ce dernier déplore également que des acteurs judiciaires aient été la cible d’intimidations et d’agressions au cours de cette même période.
« Malgré quelques évolutions positives en matière de lutte contre la corruption, la paralysie du système judiciaire s’est en outre poursuivie en raison de la violence et des grèves répétitives des magistrats et personnels judiciaires. Depuis le début de l’année judiciaire, en octobre 2023, les cours et tribunaux ont été fonctionnels pendant à peine dix jours » a décrit le BINUH, mettant en évidence du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire.
Dans le contexte actuel d’insécurité et de violence persistante, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) exhorte la communauté internationale à accorder une attention prioritaire à Haïti dans son agenda et à accélérer le déploiement intégral de la mission multinationale, afin d’atténuer les souffrances incommensurables de la population.
BJ