La reprise des activités scolaires dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince ce lundi 13 avril s’est faite timidement. De nombreux élèves, certains en uniforme, ont été observés se rendant à l’école tôt le matin après plus de deux mois de perturbations. Cette reprise timide des cours est un soulagement pour les parents qui redoutaient une interruption définitive des cours en présentiel en raison des actions des gangs armés.
Enfin, les activités scolaires en présentiel ont repris à Port-au-Prince après avoir été paralysées depuis fin février. Le lundi 13 mai 2024, des élèves, certains en tenue civile et d’autres en uniforme, ont investi les rues de la ville.
Aucun incident majeur n’a été signalé lors de cette reprise des cours en présentiel. Cependant, certains parents ont choisi d’adopter une attitude prudente en gardant leurs enfants à la maison.
Certains parents expriment de la méfiance
Des parents constamment préoccupés par la situation instable du pays ont exprimé des réserves et des inquiétudes quant à la reprise des activités, alors que la menace des gangs armés plane toujours sur le pays.
Kenson, un citoyen de 35 ans et père de deux jeunes filles de moins de 12 ans, a pris la décision difficile d’envoyer ses enfants à l’école malgré les risques. Je me sens obligé de les accompagner, surtout pour garantir la réussite de l’année scolaire qui se termine bientôt, confie-t-il.
Nous avons rencontré cette mère près d’une institution scolaire privée à Turgeau. Elle nous a déclaré qu’elle ne quitterait pas son enfant d’une semelle, avant d’ajouter qu’elle l’attendrait dans la cour de l’école jusqu’à la fin des cours.
En l’absence de mesures de sécurité prises par les autorités étatiques, des responsables d’écoles ont incité les parents à envoyer leurs enfants à l’école afin de combler les jours d’absence. Craignant pour la sécurité de leurs enfants, certains parents ont choisi de les vêtir en tenue civile, pensant que l’uniforme scolaire les rendrait plus vulnérables aux individus malintentionnés.
Malgré une reprise mitigée des activités scolaires, de nombreux observateurs demeurent sceptiques quant à la possibilité de mener à bien ces activités sans rencontrer de grandes difficultés. De plus, le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle n’a toujours pas clarifié la manière dont il prévoit d’accompagner les élèves contraints de rester chez eux depuis fin février, et qui devront affronter, tout comme les autres candidats des autres départements, les mêmes épreuves officielles.