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Haïti est confronté à une crise persistante caractérisée par un climat d’insécurité généralisé et un chaos qui touche tous les secteurs de la vie nationale. D’anciens dirigeants, notamment feu le président Jovenel Moïse et le Premier ministre démissionnaire Ariel Henry, sont entre autres, souvent désignés à tort ou à raison comme les principaux responsables de cette crise sans précédent qui frappe le pays. Cependant, suite à l’assassinat du premier et à l’annonce de la démission du second, aucune solution n’apparaît à l’horizon. Les acteurs impliqués sont plus que jamais en conflit. Malheureusement, il semble que la résolution de la crise en Haïti ne soit pas imminente, c’est un véritable poisson d’avril.
Comme chaque année depuis des siècles, le 1er avril est célébré dans le monde entier avec la tradition du poisson d’avril. Haïti participe également à cette tradition qui remonte à l’antiquité selon plusieurs sources fiables.
Enlisée dans une crise sécuritaire, politique, humanitaire et sanitaire, entre autres, la population vit un véritable enfer au quotidien. Fatiguée des promesses trompeuses, la population a fait sentir son ras-le-bol à plusieurs reprises. Les intérêts égoïstes continuent d’être privilégiés au détriment du bien-être collectif. Malheureusement, même les propositions pour sortir de la crise sont entachées de mensonges.
La traditionnelle fête populaire des plaisanteries et des facéties arrive à point nommé ce lundi 1er avril. Au cours de cette journée, il est de coutume de faire des blagues et des farces à l’occasion du poisson d’avril.
L’origine du poisson d’avril
La première mention du poisson d’avril remonte à un poème comique flamand de 1561, dans lequel un noble envoie son serviteur accomplir des tâches impossibles, ennuyeuses et injustifiées.
Bien que ce ne soit pas un jour férié, le 1er avril est célébré dans de nombreux pays.
Reconnu pour offrir aux individus la possibilité de faire des plaisanteries à leurs proches, à leur entourage professionnel et à presque tout le monde, ce jour est considéré comme une opportunité de duper les plus crédules en leur faisant croire des choses extravagantes.
Ainsi, il s’agit d’une journée de blagues, de farces et de canulars. Les farceurs annoncent souvent Poisson d’avril ! à leur cible, et cette tradition est observée depuis des siècles.
Une autre considération sur l’origine du poisson d’avril
D’après certaines sources, cette tradition remonterait à la France médiévale, lorsque le 25 mars était considéré comme le jour de l’an avant la réforme du calendrier julien en 1564, qui a introduit le calendrier grégorien. Auparavant, les célébrations du Nouvel An se déroulaient jusqu’au 1er avril. Suite à l’officialisation du 1er janvier comme nouvelle date de début d’année, les personnes qui continuaient à célébrer le 1er avril étaient moquées et qualifiées de poissons d’avril.
Le poisson d’avril et le contexte haïtien
Le 1er avril a une signification particulière dans le contexte haïtien actuel. Le pays traverse une période de crise profonde, où la population est constamment trompée par des promesses non tenues et des initiatives politiques inefficaces.
Malgré la résolution de mettre en place un conseil présidentiel pour tenter de résoudre la crise politique, les divisions au sein de la classe politique entravent son bon fonctionnement. La descente aux enfers du peuple haïtien continue, et le poisson d’avril semble être devenu une triste réalité pour de nombreux citoyens.
Les acteurs ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains favorisent le conseil présidentiel de transition de 9 membres initié sous l’égide de la Caricom, tandis que d’autres défendent le choix du président de la cour de cassation, comme le stipule la constitution haïtienne. Une loi-mère, rappelons-le, maintes fois mise en veilleuse.
Un autre secteur de l’opposition, représenté par le chef rebelle Guy Philippe, prône la poursuite de la révolution afin d’éliminer complètement le système en place. Pendant ce temps, les gangs continuent de semer le chaos dans le pays, plongeant davantage le pays dans l’abîme, tout en demandant à être inclus dans le dialogue. Les vols commerciaux sont suspendus depuis plusieurs semaines à Port-au-Prince, certaines écoles et des hôpitaux fonctionnent à peine.
L’administration publique présente des résultats mitigés, le taux de chômage augmente et l’inflation continue de progresser.
Attribuer la responsabilité de la crise à Jovenel Moïse puis à Ariel Henry serait-ce une diversion? Pendant ce temps, la population est prise dans un cercle vicieux, dans l’attente désespérée d’une résolution à la crise pour retrouver la paix et la stabilité.
Si certains ont interprété l’annonce de la démission du Premier ministre Ariel Henry comme un soulagement, une bouffée d’air frais, une planche de salut, une bouée de sauvetage pour le pays, ce n’est pourtant qu’un énième poisson d’avril.