Suite aux enlèvements et autres exactions perpétrés à l’encontre de la population, les gangs en Haïti semblent s’être lancés dans le trafic d’organes, selon un rapport de l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational. Ce document, disponible en anglais sur le site de l’organisation, souligne que les gangs en Haïti font preuve d’une autonomie croissante.
Cette organisation a révélé de manière spectaculaire le fonctionnement des gangs en Haïti, mettant en lumière une hausse alarmante des cas d’homicides liés au trafic d’organes. Dans les quartiers de Cité Soleil et Canaan, des cadavres ont été retrouvés dans les rues, dépourvus de certains organes. Il est même allégué que certains gangs ont utilisé leurs propres cliniques pour procéder à l’extraction d’organes.
Des révélations choc qui remettent en question le fonctionnement des gangs en Haïti. Selon un rapport, les gangs se procurent des armes et des munitions ainsi que rémunèrent leurs membres en utilisant l’argent extorqué aux entreprises et aux rançons versées par les familles.
Cette situation révèle leur autonomie économique croissante, ce qui leur permet de gagner en puissance et en visibilité, malgré les efforts du gouvernement haïtien et de ses prédécesseurs.
D’après le rapport, les gangs ont subi une transformation radicale, évoluant d’acteurs initialement peu structurés qui dépendaient des ressources fournies par des secteurs publics ou privés à des entrepreneurs violents. Ces entités sont désormais économiquement autonomes et détiennent un pouvoir territorial renforcé, les rendant moins contrôlables, comme l’indique le rapport cité par l’une des agences de presse les plus crédibles, Reuters.
En ce qui concerne les chiffres, le rapport indique que certaines entreprises sont contraintes de verser jusqu’à 20 000 $ par semaine aux gangs pour garantir leur sécurité. Parfois, ces gangs exigent également un pourcentage sur chaque cargaison arrivant au pays. De plus, le rapport met en lumière le fait que certaines entreprises collaborent avec ces gangs pour faciliter la livraison d’armes au lieu de faire des paiements en espèces.
Il est observable dans certaines routes du pays, sous le contrôle de gangs, la présence de postes de péages. Cette stratégie génère quotidiennement environ 8 000$US de revenus pour les gangs. En outre, selon un rapport, le commerce des enlèvements pourrait rapporter environ 25 millions de dollars par an aux gangs.
Le présent rapport souligne l’importance pour la Mission Multinationale de concentrer ses efforts sur la sécurisation des frontières terrestres et maritimes du pays, dans le but de prévenir tout nouveau stockage d’armes d’assaut. Il est également recommandé de mettre en place des mesures visant à prévenir les fuites d’informations et le vol d’armes.
De plus, le rapport met en évidence la faible efficacité du régime de sanctions de l’ONU. Il souligne que les criminels ne se déplacent pas et n’utilisent pas les services bancaires, préférant recourir aux rançons en liquide.