
L’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières suspend ses activités à l’hôpital de Tabarre. Dans un communiqué de presse datant de ce vendredi 7 juillet, MSF dit protester contre l’intrusion violente hier jeudi d’une vingtaine d’individus armés dans l’enceinte de l’hôpital, enlevant de force un patient blessé par balles de la salle d’opération.
À Tabarre, la situation est on ne peut plus compliquée. À côté des tirs sporadiques qui rythment le quotidien des habitants, des individus sans foi ni loi s’introduisent dans des établissements de santé pour s’emparer des blessés.
Selon MSF, dans la nuit du 6 au 7 juillet, une vingtaine d’hommes armés sont violemment entrés dans l’hôpital de Tabarre, pour emmener de force un patient blessé par balles, qui se trouvait encore en salle d’opération.
En ce sens, l’organisation se dit contrainte de suspendre pour l’heure, l’ensemble de ses activités de traumatologie et de prise en charge des brûlés de l’hôpital de Tabarre.
« Il y a un tel mépris de la vie humaine, et une telle violence à Port-au-Prince, que même les personnes vulnérables, malades et blessées, ne sont pas épargnées. Comment nous, soignants, sommes-nous censés pouvoir continuer à délivrer des soins dans cet environnement ? », se questionne Mahaman Bachard Iro, responsable des activités de MSF en Haïti.
« Nous devons d’abord comprendre ce qui s’est passé, donner à notre personnel médical, violenté et menacé de mort, un peu de répit, et pour cela, nous avons décidé de suspendre nos activités, afin d’évaluer les conditions d’une reprise potentielle », explique-t-elle.
Ce n’est pas la première fois que pareille situation se produit dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Pour rappel, MSF a dû fermer temporairement l’hôpital de Drouillard à Cité Soleil en avril 2022, a définitivement clos les portes de son centre d’urgence à Martissant en juin 2021, et a suspendu son soutien à l’hôpital Dr Raoul Pierre-Louis de Carrefour en janvier 2023 pour des raisons sécuritaires.