Un ensemble de structures de la société civile, à l’initiative du Collectif 4 décembre, ont présenté, dans une correspondance adressée au Premier ministre en date du 11 avril dernier, les grandes lignes de leur proposition, qui préconise l’établissement d’un « Haut État-major de Crise », pour lutter efficacement contre la violence des gangs.
Selon cette proposition, le Haut État-major de Crise serait un comité constitué du Général en Chef des Forces Armées d’Haïti, du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti et de 3 personnalités de la société civile dont la tâche principale serait de lutter contre les individus armés qui terrorisent la population.
« Ce Haut État-major de crise, bénéficiant de l’appui et de la confiance de la population, aura la responsabilité et la latitude complète de prendre toutes les mesures propres à la cause, de trouver et d’utiliser tous les moyens qu’il jugera nécessaires pour mener les combats et poursuivre les terroristes jusqu’à leur plus profond retranchement, afin de les mettre hors d’état de nuire, pour que la vie reprenne son cours normal dans notre pays », lit-on dans la lettre dont une copie est parvenue à la rédaction de Ted’Actu.
Plus loin, les signataires de cette lettre dénoncent la situation délétère dans laquelle se trouve le pays et le comportement défaitiste des membres du gouvernement.
« Les raisons et la constance de ces échecs sont diverses et le gouvernement dont vous êtes le Premier ministre a dû, de son côté hisser le drapeau blanc en signe de reddition, en lançant un appel de détresse à la communauté internationale, tandis que de son côté, le ministère de la justice recommandait aux citoyens de s’octroyer les moyens de défense légitime », critiquent les structures signataires de la correspondance.
Toujours selon elles, Le Haut État-major de Crise devra jouir d’une immunité, avoir la capacité de penser, d’agir, de gérer et surtout d’être indépendant tout en n’étant sous aucune tutelle, durant la durée de son mandat qui devrait prendre fin dès l’entrée en fonction des nouveaux élus légitimes et l’installation d’un nouveau gouvernement.
Les 17 structures de la société civile, signataires de cette lettre, dont Krifa, le centre Karl Levêque, le collectif des avocats pour la défense des droits de l’homme (CADDOH), l’ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH) et l’observatoire haïtien des droits humains (OHDH), disent espérer que par cette initiative, le pays puisse parvenir à résoudre ses problèmes de par lui-même sans une intervention des forces étrangères.